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Éducation : Le Service National Universel, un tremplin vers la citoyenneté

Durant deux semaines le lycée de Dembéni accueille près de 80 jeunes volontaires, filles et garçons âgés de 14 à 17 ans, venant des quatre coins de Mayotte dans le cadre du Service National Universel (SNU). A travers ce séjour de cohésion, ils vont apprendre et échanger sur les valeurs de la République.

Né de la volonté du Président de la République, Emmanuel Macron, le SNU a pour principal objectif « d’inscrire les jeunes âgés de 14 à 17 ans dans un parcours de citoyenneté et d’apprentissage des valeurs républicaines », rappelle Madeleine Delaperrière, déléguée académique de la Drajes (Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports) de Mayotte. Pendant treize jours, les jeunes vont faire du sport, des jeux, des débats, etc. Le tout animé par des professionnels de l’encadrement. « C’est en quelque sorte une colonie de vacances haut de gamme d’un point de vue qualitatif avec la mise à disposition de moyens importants, indique Madeleine Delaperrière. Cependant, les élèves n’utilisent pas leur téléphone et dorment à l’internat, car le SNU doit répondre à un cahier des charges précis », complète la déléguée académique de la Drajes.

De gauche à droite : le capitaine Michel Agostin (SNJ), Madeleine Delaperrière (Drajes) et le sous-préfet Cédric Kari-Herkner

Diverses activités proposées pour éveiller les consciences

Durant près de deux semaines, les élèves vont découvrir et pratiquer des activités différentes tous les jours, animées par des associations et des intervenants extérieurs comme par exemple la police ou encore la gendarmerie. Ainsi, hier était organisée la journée « Défense et Mémoire » animée par le Service national et de la jeunesse (SNJ) de Mayotte. Pour l’occasion les élèves ont été réunis hier matin et disposés en rangs pour assister à la levée du drapeau, en présence de Cédric Kari-Herkner, représentant le préfet de Mayotte. Ce dernier a félicité et remercié les jeunes volontaires pour « leur engagement et le temps donné à la République et aux valeurs républicaines ».

La journée d’hier était donc organisée en quatre ateliers d’1h30 chacun et animés par des militaires. « Cette journée permet d’être au contact des jeunes et inversement, les jeunes au contact des militaires, indique le lieutenant-colonel Crous, directeur du Centre du service national et de la jeunesse de La Réunion et de Mayotte. En suivant cette journée « Défense et mémoire », ils auront l’équivalence de la Journée Défense et Citoyenneté (JDC). Ils ne seront donc pas obligés de la faire, sauf s’ils le souhaitent », poursuit le lieutenant-colonel.

Les 78 élèves ont assisté à la levée du drapeau

Ainsi durant toute la journée les jeunes, filles et garçons, ont assisté à des ateliers axés sur la défense sous forme de jeux. « Il y a un atelier consacré à la présentation d’une cérémonie militaire afin de leur faire prendre conscience du devoir de mémoire, de la citoyenneté et des valeurs républicaines. Un autre atelier orienté sur la décision de défense où la stratégie est mise en avant. Un troisième sur les métiers de la défense où nous présentons un très large éventail des emplois de l’armée qui vont par exemple du mécanicien au pilote d’hélicoptères ou d’avions.

Enfin le dernier atelier que nous avons appelé « résilience » où nous apprenons aux élèves à savoir lire une carte topographique, à utiliser une boussole, à comprendre le langage Morse, à trouver des repères pour savoir se diriger dans un milieu inconnu et éviter de se perdre, mais aussi à connaître les différents numéros d’urgence comme les pompiers ou la police », explique le capitaine Michel Agostin, chef d’antenne du Service national et de la jeunesse de Mayotte.

Chaque année ce sont pas moins de 4000 jeunes mahorais qui effectuent la Journée de Défense et Citoyenne (JDC), obligatoire par exemple pour obtenir certains diplômes mais surtout pour passer des concours. Le capitaine se félicite d’ailleurs des retours positifs de la JDC sur notre territoire. « Je pense que ce que l’on appelle dans notre jargon militaire le taux d’intérêt des jeunes pour la défense est le plus important à Mayotte à la fois au niveau des Outre-mer, mais aussi au niveau national ».

« La Marseillaise » a été chantée en choeur

Des séjours pour favoriser le vivre-ensemble

Aussi, ce temps de vacances vise à promouvoir la cohésion. « Nous voulons faire se rencontrer des jeunes venant de toute l’île. Qu’un jeune venant de Mstamboro par exemple puisse échanger avec un autre venant de Bouéni. Ou bien un de Pamandzi avec un de Tsingoni », indique Nourdine Boinahery, chef de projet SNU. Pour cette troisième édition organisée à Mayotte, il y avait cette année seulement 78 places pour le premier séjour de cohésion (11 au 23 juin). Un second sera organisé au mois de juillet (4 au 16) avec des élèves un peu plus âgés, mais là aussi les places sont toutes prises. « Cette année pour le premier séjour de cohésion qui se déroule jusqu’au 23 juin nous avons eu 97 inscrits pour 78 places. Nous avons donc sélectionné les jeunes en fonction de plusieurs critères, notamment le volontariat, leur dynamisme, l’engagement des parents à les suivre mais aussi et surtout leur motivation ».

Pendant deux semaines les élèves vont pratiquer des activités différentes tous les jours. Aujourd’hui la journée était consacrée à la défense et au devoir de mémoire. « Demain ils iront faire du kayak. L’objectif du SNU, qui peut être comparé à un camp de vacances, même si certaines règles diffèrent, est que les élèves découvrent plusieurs activités, qu’ils montent ainsi en compétences et qu’ils évoluent. Nous voulons qu’ils s’imprègnent du vivre-ensemble. C’est une expérience unique, dans un climat exceptionnel pour eux. Les élèves ont ainsi droit à cinq repas par jour, ce qui est assez rare à Mayotte. Ils profitent d’un joli cadre de vie. Ils sont nourris, logés, blanchis, le tout gratuitement », se félicite Nourdine Boinahery.

Quatre ateliers animés par des militaires étaient proposés aux élèves

A la fin de la journée, aux alentours de 17 heures, les élèves pourront profiter de leurs soirées au travers des ciné-débats ou à la préparation d’un spectacle qui viendra clôturer, à l’occasion d’une cérémonie, ces deux semaines de séjour. « Aussi nous espérons à travers cette expérience qu’ils intègrent dans la foulée une mission d’intérêt général pour une association dans laquelle ils pourront donner de leur temps », confie Madeleine Delaperrière.

B.J.

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