28.8 C
Mamoudzou
samedi 18 janvier 2025

Comores : des faux billets en circulation inquiètent l’autorité monétaire

La Banque centrale des Comores (Bcc) n’a pas précisé, pour l’instant, l’ampleur du phénomène. L’institution a appelé simplement à la grande vigilance la population et les opérateurs économiques. Les billets en euros sont devenus la cible. Un jeune d’une trentaine d’années a été arrêté ce mercredi 31 mai au nord de Moroni avec un billet contrefait de 100 euros avant d’être remis à la police.

Des faux billets en circulation aux Comores ? Cela n’est pas nouveau mais c’est probablement la forme et la nature qui accordent une nouvelle couleur au phénomène. Des alertes sont souvent émises des années, des réseaux sont démantelés mais avec des coupures de billets de la monnaie locale. Cette fois, ce sont des billets en euros et en dollars qui sont dans le collimateur des services en charge de la lutte contre la contrefaçon.

«La lutte contre la contrefaçon des billets de banque a toujours constitué une préoccupation majeure de la Banque centrale», a indiqué l’autorité monétaire qui a rappelé les actions engagées ces dix dernières années pour sécuriser les billets. «Les billets de 500 FC, 1000FC, et 2000 FC ont une bande iridescente verticale a effet bicolore turquoise et rouge qui change selon l’inclinaison du billet. Les billets de 5.000 FC et 10.000 FC ont une bande holographique partiellement métallisée qui change selon l’inclinaison avec l’inscription BCC ou l’étoile d’Anjouan», a-t-elle expliqué.

Une enquête approfondie en cours

Un jeune d’une trentaine d’années a été arrêté ce mercredi 31 mai au nord de Moroni avec un billet contrefait de 100 euros et a été remis à la police. «Il est entré à la boutique et demande à échanger son joli billet de 100 euros contre des francs comoriens. L’épicier a immédiatement constaté que c’était un faux en touchant le billet. Il a appelé la police. Le jeune a été emmené au commissariat», a indiqué un témoin oculaire. Les billets en euros sont devenus la cible. Un autre homme a été arrêté en début d’après-midi par la gendarmerie après des informations croisées par le Service des renseignements financiers (SRF) et des services de la DNDPE (Direction nationale de la documentation et de la protection de l’Etat).

«Pour les opérations en devises (Euros et Dollars), la Banque centrale recommande à la population et aux opérateurs économiques, conformément à la réglementation des changes, de s’adresser aux banques et aux institutions financières, qui disposent de l’expertise requise pour détecter rapidement les faux billets », indique le communiqué de la Banque centrale qui a demandé à «la population d’abandonner les habitudes d’utilisation des devises pour les paiements de leurs achats».

Les billets de 100 euros dans le viseur

La perpétuité pour les faux-monnayeurs

La plus grosse opération de démantèlement du réseau de faux billets remonte à l’année 2001 avec la saisie de matériels sophistiqués. Mais les préjudices n’avaient pas été estimés à l’époque. D’autres saisies de faux billets avaient été opérées en 2012, en 2015 et en 2021. La Banque centrale des Comores (Bcc) n’a pas précisé, pour l’instant, l’ampleur du phénomène de la circulation de ces faux billets dans les îles. L’institution a appelé simplement à la grande vigilance, demandant, dans un communiqué, à «la population et aux opérateurs économiques d’accroître leur vigilance dans leurs transactions en espèces».

La loi comorienne est stricte en matière de contrefaçon de billets de banque. «Quiconque aura contrefait, falsifié ou altéré des signes monétaires ayant cours légal sur le territoire national ou à l’étranger sera puni de la réclusion à perpétuité et d’une amende décuplée de la valeur desdits signes et au moins égale à 30.000.000 (trente millions) de francs comoriens », indique l’article 84 du code pénal. Les communications relatives à la saisie de billets contrefaits et à l’arrestation de faux-monnayeurs sont rares aux Comores. Il y a quatre ans, un réseau de citoyens d’Afrique de l’Ouest avait été démantelé à Moroni mais on ignore les suites judicaires accordées à cette affaire.

A.S.Kemba, Moroni

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Le lycée Bamana entre centre de migrants et rentrée scolaire

Prévu comme centre d’hébergement d’urgence, le lycée Bamana a abrité pour un mois plusieurs demandeurs d’asile. A l’heure où va sonner la cloche de la rentrée, un collectif de citoyens a doublé le rectorat dans l’évacuation des lieux.

Rayons vides : les marchandises bloquées au port

Alors que les toits endommagés ne se comptent plus à Mayotte, au port de Longoni, ce sont les grues qui font l’actu. Pas seulement, puisque les tarifications inappropriées sur le stationnement des containers non manutentionnés font monter les transitaires au créneau.

Post-Chido : Les maires veulent être associés à la gestion des dons de la Fondation de France

Depuis le passage de Chido, la Fondation de France a récolté près de 40 millions d’euros de dons qu’elle compte distribuer à 18 associations présentes à Mayotte. Les élus de Mayotte ne voient pas cela forcément d’un bon œil et se sentent mis à l’écart.

Des bandes venues en force pour agresser et saccager à Passamainty

S’il y a eu une arrestation d’une dizaine de jeunes, ils sont plus d’une cinquantaine à avoir terrorisé la population et blessé des policiers ces trois derniers jours. Des agressions qui continuent ce jeudi.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com