En raison de difficultés majeures de recrutement de ressources humaines pour assurer son fonctionnement, notamment aux Urgences et au SMUR (Structure Mobile d’Urgence et de Réanimation), le Centre Hospitalier de Mayotte (CHM) se retrouve face à un risque de rupture de soins.
Un contexte expliqué par le manque d’attractivité de l’île en raison des agressions subies notamment par des soignants. Malgré le renfort de 500 gendarmes supplémentaires dans le cadre de l’opération Wuambushu, pendant 3 semaines, le Centre Hospitalier de Mayotte a vécu une situation de blocage (barrage routier, caillassage, fermeture…) « fragilisant son organisation », précise un communiqué du CHM de ce jour. Le passage au niveau 1 du plan blanc avait d’ailleurs été décidé il y a quelques semaines.
Cette difficulté de conserver un personnel médical notamment au service des urgences, ajouté aux actes de violences, dont le dernier en date a touché une nouvelle fois le Centre médical de référence de Dzoumogne, a incité les directions du CHM et de l’ARS à organiser une réunion de crise ce 1er juin 2023.
« Il a été décidé de passer au niveau 2 du plan de gestion des tensions hospitalières et des situations sanitaires exceptionnelles », indique le CHM qui tente de relativiser, « la situation du CHM n’est pas exceptionnelle et est rencontrée par un grand nombre d’établissements de santé au niveau national », en rajoutant que la situation de Mayotte, « avec un seul établissement d’offre de soins, et de la volonté de maintenir l’accès aux soins urgents pour l’ensemble de la population », plusieurs mesures ont été mis en place, dont une orientation des patients à l’entrée des urgences.
Le degré de gravité des causes du déplacement vers les urgences sera évalué, et les patients sont invités à contacter au préalable le SMAU en composant le 15. « Cet appel au préalable permet aux médecins de bien orienter le patient par rapport à son besoin de prise en charge. »
Les patients aux pathologies chroniques continueront à être accueillis dans les 4 Centres médicaux de référence.
L’envoi de renforts est « en cours de mise en œuvre », notamment depuis La Réunion, mais dans un contexte « de fortes pénuries en ressources humaines au niveau national ». En raison des besoins, certains sont envisagés même pour une seule semaine.
A.P-L.