31.8 C
Mamoudzou

C’est parti pour la grande consultation publique sur le boulevard urbain de Mamoudzou

Dans le cadre du projet d’aménagement du futur boulevard urbain de Mamoudzou (BUM), le Conseil départemental lance une grande consultation publique sur le choix du tracé. Un site internet a été mis en place et plusieurs réunions publiques vont être organisées afin de recueillir le choix et les avis des habitants de l’agglomération.

C’est un énorme chantier de plus à Mamoudzou qui devrait voir le jour d’ici la fin de la décennie. Après les travaux pharaoniques du projet Caribus, la population est appelée à choisir le tracé du futur boulevard urbain de Mamoudzou reliant Koungou à Tsoundzou II. « Nous entrons dans la deuxième phase de ce projet qui consiste à choisir le tracé du boulevard. La population est invitée à participer aux choix de ce tracé, indique Salim Mdéré, premier vice-président du Conseil départemental et chargé du développement du territoire. Ce projet structurant est capital pour l’agglomération en termes de mobilité et de déplacement, mais aussi au niveau économique et social ainsi qu’environnemental ».

Les travaux devraient durer entre 5 et 7 ans

Afin de recueillir l’avis de la population, le Conseil départemental a créé un site internet spécialement consacré à cette concertation (www.mayotte-bum.fr) accessible en français et en shimaoré dans lequel le public pourra donner son avis mais aussi s’informer sur les grandes étapes de ce projet. Renée Aupetit, déléguée régionale au sein de la Commission nationale du débat public, précise par ailleurs que le site internet disposera d’une plateforme sur laquelle les gens pourront poser leurs questions directement. « Il est important que l’information soit disponible et surtout comprise par les habitants afin d’identifier, au besoin, les problèmes qui pourraient arriver.

Par ailleurs plusieurs réunions publiques ainsi que des ateliers thématiques seront mis en place dans les prochains jours et les prochaines semaines afin d’accompagner les habitants dans la participation à cette concertation. Car il est essentiel de déterminer les modalités de ce projet », explique-t-elle. A l’issue de cette concertation qui va durer un mois et demi, un bilan sera fait et rendu public. Il sera ensuite soumis au Conseil départemental qui décidera de la suite à donner et devra justifier de son choix. « Le but de la consultation est d’associer la population et que les gens donnent leur avis », complète Renée Aupetit.

Un projet vieux de plus de 40 ans

C’est en 1981 que le projet de boulevard urbain commence à germer. Après de multiples études de faisabilité au cours des dernières décennies, le projet avait été abandonné. Ce n’est qu’en 2020 que le Conseil départemental décide de reprendre les études concernant le contournement de Mamoudzou. Il s’agit alors de relier le nord (Koungou) et le sud de l’agglomération (Tsoudzou II) par les hauts. Deux itinéraires ont alors été identifiés par la maitrise d’œuvre, il s’agira à la population de choisir l’un des deux. Comme le rappelle Jean-Michel Lehay, en charge du projet BUM, « Durant les travaux, il y aura un fort impact sur la circulation à Mamoudzou… ».

Durant les travaux la circulation sera fortement impactée

Concernant le coût, les deux projets sont sensiblement similaires et tournent autour des 900 millions d’euros, pris en charge par l’Europe, l’État et les collectivités. « Nous devrons faire des évaluations techniques en fonction du type de voirie. Mais surtout ce que nous voulons savoir au terme de cette consultation c’est pourquoi les mahorais auront choisi un itinéraire plutôt que l’autre. Ils pourront ainsi nous renseigner davantage sur le territoire. C’est aussi pour cela que l’avis de la population est très important », confie Jean-Michel Lehay. Autre particularité du BUM, il sera raccordé à la route nationale tous les kilomètres sur les 8 ou 11 kilomètres du tracé (en fonction de l’itinéraire choisi par la population). « Nous avons fait des études afin que chaque établissement scolaire puisse être desservis par les bus et les transports. Nous travaillons aussi avec les communes afin de leur proposer les meilleurs aménagements possibles en fonction du tracé choisi, comme par exemple le parc agricole qui se situera à Kawéni ou nous allons leur proposer de récupérer l’eau de pluie qui coulera le long du boulevard », complète le chargé de projet.

Plusieurs réunions publiques seront donc organisées afin d’informer la population. Il y en aura quatre au mois de juin (les 3, 10, 17, 24) à l’office de tourisme de Mamoudzou de 10h à 12h. « Tout le monde peut venir ». En parallèle de ça, quatre réunions thématiques se tiendront où vont être abordés les sujets de l’environnement, de la mobilité, de l’économie ou encore de la sécurité. Les jeunes ne seront pas oubliés puisque deux réunions seront organisées afin de recueillir leurs avis. Selon Jean-Michel Lehay, les travaux devraient durer entre 5 et 7 ans et devraient commencer au plus tard le 1er décembre 2025. Concernant le coût astronomique de ce projet, le chargé de projet indique qu’environ 50% de cette somme concernera les ouvrages d’art. « A Mayotte il n’y a pas de matériel et d’entreprise pour la construction de ces ouvrages, il faudra donc importer… ».

Plusieurs voies devraient composer le boulevard urbain de Mamoudzou

Enfin, cet ouvrage devrait ainsi permettre de faire un maillage des différents quartiers de l’agglomération. La vitesse sera limitée à 50 km/h et 2×3 voies constitueront le boulevard : une consacrée aux piétons et vélos, une aux transports en commun et une dernière pour tous les autres véhicules. Comme le précise Salim Mdéré, « Ce projet s’ajoute au Caribus, aux navettes maritimes, dans le but de désengorger Mamoudzou ».

D’ici septembre, suite à la consultation, on devrait connaître le choix du tracé voulu par la population. En octobre sera constitué un comité de pilotage chargé de sa validation.

B.J.

Partagez l'article:

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Carburant : pas plus de 30 litres et sans jerrican

Pour endiguer le flot d’automobilistes se pressant aux stations...

Chido : les centres d’hébergement d’urgence à bout de souffle

Faute de toit, les familles ont adopté celui sécurisant des centres d’hébergement au sein des établissements scolaires. Qui manquent de tout, eau, nourriture, et sécurité.

La SMAE prévoit d’approvisionner en eau 50% de la population d’ici 48h

Face au marasme provoqué par Chido, les urgences sont nombreuses. Approvisionnement en denrées alimentaires, eau, électricité, sécurité, comme annoncé, la préfecture émet régulièrement des points de situation à destination de la population.

Chido : Les artisans mahorais aidés par le fonds national de la CMA

Difficile pour les sièges en métropole de joindre leurs...
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com