Le Gouvernement des Comores ne cautionne pas les récents événements
Au regard de cette histoire de message haineux envers les potentiels ressortissants français domiciliés dans l’archipel de l’Union des Comores, le Directeur de cabinet du Ministère de l’Intérieur comorien, basé à Moroni, a fait savoir par communiqué officiel qu’il dénonçait « avec la plus grande vigueur les menées ignobles du ou des auteurs et distributeurs de tracts.. ». Qualifiant le contenu « nauséabonde et dangereux », il est rappelé la sanction sévère du point de vue pénal au regard de « la paix civile et de l’hospitalité légendaire du peuple comorien » qui sont énoncées dans ces officiels écrits tels une force et un atout pour ce « pays bienaimé ». Ayant à coeur de justement préserver la paix, la sécurité et la stabilité du pays, ainsi que de l’ensemble de ses habitants (sous-entendu, ressortissants inclus), le Ministère concerné enquête activement pour retrouver traçabilité des auteurs et de leurs potentiels complices.
Du côté populaire et local, il nous a été confirmé que cela s’agissait d’actes isolés n’ayant aucun impact sur l’esprit de convivialité qui demeure. En somme, la Vie normale suit son cours… Un cours diplomatique annoncé qui conduit une proche rencontre à Paris, entre ce même ministère comorien et Gérald Darmanin.
Un Wuambushu de la Santé, de l’Éducation, de l’Aménagement et du Logement ?
Dans sa prise de paroles au Sénat, s’adressant directement au ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, le sénateur Thani M. Souilihi soulève la question des mesures gouvernementales supplémentaires qui seront engagées au regard de « cette promesse de retour à l’ordre républicain » et de son succès tant espéré. De son côté, Gérald Darmanin, en ouverture de réponse, a salué la prise d’initiatives des élus mahorais qui a justement engendré la mise en place de cette opération. Faisant état de « moyens engagés, sans précédent, pour maitriser la démographie », il rappelle que la surpopulation fait « dériver les services publics » en l’état actuel des choses. Par ailleurs, il précise que sur les 60 objectifs fixés par la police judiciaire, 22 interpellations avec comparutions quasi immédiates ont déjà eu lieu, en plus de décisions de justice fermes (entre 7 et 10 ans de prison pour la plupart des condamnés). Concernant le volet des décasages et des destructions des bangas, le Ministre du logement a mis à disposition toutes les solutions de relogements possibles précisant que tous les mineurs ne sont pas reconduits à la frontière et bénéficient d’un service accueil et de logement auprès des services de l’enfance. Madagascar, Sri Lanka, Afrique des grands-lacs et bien entendu Comores, tous sont visés dans cette opération d’envergure pour laquelle le Ministre de l’Intérieur s’engage à laisser les moyens de Défense le temps qu’il faudra.
Une manifestation pour la reprise des expulsions
Selon nos confrères de l’AFP, une trentaine de manifestantes issues de collectifs pro-Wuambushu, ont investi le port de Dzaoudzi, ce mercredi, afin de demander la reprise des procédures d’expulsion des personnes d’origine comorienne en situation irrégulière. Des procédures complexifiées par l’arrêt, depuis le 27 avril dernier, des rotations maritimes Mayotte-Anjouan, affrétées par la compagnie SGTM au regard notamment des procédures administratives et identitaires durcies par le Gouvernement comorien. Un arrêt qui n’est pas au goût de nombreux habitants mahorais faisant savoir aux forces de l’ordre et autorités françaises leur lasse incompréhension nourrie de colère.
Au mauvais endroit, au mauvais moment ?
Selon une révélation du quotidien Médiapart, un jeune homme de 17 ans, originaire de Doujani, aurait reçu le jeudi 27 avril dernier, vers 22h, une balle dans le mollet. Un malheureux concours de circonstances sachant son innocence auto-proclamée face au motif pénal d’une « participation à un attroupement armé ». Son interpellation a eu lieu dès le lendemain. Une interpellation injuste selon lui qu’il justifie au seul motif d’être comorien.