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L’Unef Mayotte change d’étiquette et rejoint le nouveau syndicat de l’Union Étudiante

Des suites de divergences d’opinions de plus en marquées et d’un climat qui se voulait plutôt conflictuel au sein de Union nationale des étudiants de France*, c’est depuis ce début avril qu’un nouveau syndicat national étudiant à vu le jour comptant ainsi, parmi ses récents membres, l’antenne mahoraise Unef qui devient donc l’Union Étudiante Mayotte.

À la genèse de cette nationale scission, touchant l’historique organisation du syndicalisme étudiant qui doit souffler ses 116 bougies ce jeudi 4 mai prochain, 8 membres de la direction nationale et 17 antennes qui reprochaient une toxicité exacerbée, un manque de démocratie manifeste ainsi qu’un fossé grandissant entre les visions et aspirations de la maison mère et celles des sections locales.

Une symbolique réunification 

Divorce pour les uns, passionnel amour renaissant pour les autres. C’est ainsi que l’entité syndicale et associative l’Alternative a rejoint les rangs de cette nouvelle Union Étudiante, elle même qui avait vu sa création en 2019 des suites d’un schisme avec l’Unef. Un sentiment de déjà vu donc mais dans l’intérêt des étudiants avant tout, notamment au regard de l’évolution législative sociétale et des enjeux que cela représente. Elles sont déjà 51 organisations à avoir acté leurs intégration et soutien lors du tout premier congrès national estampillé Union E. qui s’est déroulé les 22 et 23 avril derniers à Paris, en présence notamment de Saïd Ratami, président de l’Union Étudiante Mayotte, ex-Unef.

Les axes revendicatifs prioritaires

Inflation, crise sanitaire, banques alimentaires de plus en plus sollicitées; nombreuses sont les problématiques qui touchent et amplifient de manière directe la précarité des étudiants à travers la Métropole et les territoires ultramarins. Une précarité dénoncée par les associations pour laquelle les mesures de solutions gouvernementales demeurent insuffisantes. Pour nos étudiants mahorais, les priorités se portent sur l’amélioration de leurs conditions de vie, aussi au regard de cette autonomie que l’Université de Mayotte incarnera dès l’année prochaine en plus d’un Crous indépendant et des infrastructures de restauration et de logement dont il sera question.

Tatami Saïd en déplacement à Paris pour de ce 1er rassemblement national sous les couleurs de l’Union Étudiante

Des infrastructures qui se devront de profiter au plus grand nombre : « Aujourd’hui l’Union Étudiante Mayotte compte une cinquantaine d’adhérents et on en espère davantage dès la rentrée prochaine. Cette réunification est nécessaire pour nos combats menés et pour que les étudiants d’Outre-mer ne soient pas oubliés. Il est important que cela raisonne jusqu’au ministère; notamment en matière d’aides spécifiques pour lutter contre la vie chère et la rénovation de nos bâtiments » nous indique le président de l’Union Étudiante Mayotte. Du côté de la direction nationale, la politique d’Emmanuelle Macron est clairement pointée du doigt au regard, par exemple, d’une majoration exorbitante dénoncée quant aux frais d’inscription des étudiants étrangers (x16) selon le communiqué officiel U.É. mais également par-delà les murs universitaires concernant la réforme des retraites qui est jugée « injuste et imposée sans aucune prise en compte de l’avis de la population ». C’est donc pour tous ces engagements qu’il était important de créer « un syndicat étudiant fort, capable d’imposer un véritable rapport de force à un gouvernement qui n’a que mépris pour la jeunesse ».

Unef Mayotte change de camp et se rallie à l’Union Étudiante

Une jeunesse qui se mobilise massivement depuis des mois, avec près de 80 établissements qui ont été récemment bloqués en plus de milliers de manifestants anti 49.3 qui contribuent au volontaire blocage économique du pays afin de faire reculer le Gouvernement. Un rapport de force qui paie à en juger la première victoire syndicale de l’Union quant à l’augmentation du montant de la bourse étudiante (+37 euros/mois) et du nombre de ses bénéficiaires (+35 000 supplémentaires).

Savoir où l’on va sans oublier d’où on vient

N’ayant pas aspiration à révolutionner tout l’historique engagement syndical entrepris depuis moult années, aussi dans le cadre de l’Unef, les revendications de l’Union s’inscriront dans la lignée des combats étudiants déjà existants en matière d’inclusion, d’égalité, d’accessibilité de l’enseignement supérieur, d’information, de solidarité et de défense. Là où sa puissance souhaite se déployer c’est justement aussi dans les combats qui se passent en dehors des campus et universités et qui touchent de manière directe le devenir de ses futurs actifs sur le marché du travail. Une réunification qui se veut donc sur des bases plus solides, égalitaires, saines et démocratiques avec tout de même comme objectif clair de devenir l’organisation étudiante majeure de France : « Mon ressenti, c’est que cette union est positive. Cela va permettre d’avoir un syndicat fort et un bon fonctionnement en interne afin de viser plus de victoires pour les étudiants notamment ceux de Mayotte » conclue Saïd Ratami.

MLG

Des revendications des droits étudiants mahorais toujours d’actualité

*Apparue pour la première fois à Lille, en mai 1907, l’Union nationale des associations d’étudiants de France revendiquait en 2021 près de 30 000 membres. Bien que ce nombre allié à l’histoire de l’Unef soit des plus conséquents, il apparaitrait que la fédération des associations générales étudiantes (la Fage), créée en 1989, soit actuellement l’organisation la plus importante de France avec un regroupement global de près de 2 000 associations et syndicats.

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