Nombreuses réactions aux propos extrémistes de Salime Mdere sur les délinquants

C'est sidérés que les téléspectateurs du Journal télévisé de Mayotte la 1ère ont entendu ce lundi soir le 1er vice-président du conseil départemental expliquer que pour stopper les délinquants, "il faut peut-être en tuer". Si l'élu s'est excusé, les politiques de tous bords réagissent.

Heureusement, la journaliste et présentatrice Géniale Attoumani a arrêté Salime Mdere dans son élan. Sa déclaration a, on s’en doute, provoqué un tollé, un élu ne pouvant appeler à la haine et ce, quelque soit le contexte difficile voire frustrant vécu par ses compatriotes. Il a au contraire la noble tâche de servir de guide pour la population et non verser dans la démagogie.

Salime Mdere n’a pas envoyé de communiqué de presse mais s’est exprimé sur sa page Facebook, s’excusant, et s’expliquant, « les mots ont dépassé ma pensée (…)  si je soutiens cette opération (Wuambushu) et m’inquiète des conditions de son démarrage (un bateau empêché d’accoster aux Comores, un décasage annulé par la justice…), je n’en reste pas moins très attaché au respect de l’Etat de droit et ne peux aucunement souhaiter que se mette en place une justice expéditive, qui conduirait Mayotte dans le chaos. » 

Des propos tenus dans un contexte de forte pression sécuritaire pour stopper les violences à Mayotte

Les propos ont provoqué de vives réactions parmi l’ensemble de la classe politique nationale. La sénatrice PS de Paris, Marie-Pierre de La Gontrie, a indiqué mardi après-midi saisir le parquet de Paris sur ces propos, réprimés par l’art 24 de la loi du 29 juillet 1881, qui vise les provocations visant aux atteintes à la vie, notamment par personne dépositaire de l’autorité publique.

Soutenu par les LR de Mayotte

« C’est honteux, réagissait le député communiste Fabien Roussel, qui appelle à « mettre un terme immédiat à l’opération ». Quant au parti présidentiel, interpellé par les socialistes pour la proximité politique du 1er vice-président, il se dédouane: « Salime Mdéré n’était pas adhérent à “la République en marche”, n’est pas adhérent à Renaissance, il n’a jamais obtenu l’investiture de notre parti et n’a d’ailleurs pas accordé son parrainage au président de la République en 2022 ». Le conseiller départemental de Boueni a été élu sous l’étiquette Divers centre aux élections départementales de 2021.

Le parti Renaissance condamnait « avec la plus grande fermeté les propos intolérables » tenus par l’élu.

A Mayotte, les LR ont longuement réagi dans un communiqué d’appui à l’élu: « La moralité demande à ce qu’un homme public puisse avoir un langage approprié et une éthique irréprochable, mais cela ne l’empêche pas d’être un être humain, de faire des erreurs et d’aimer Mayotte. » Ils replacent dans le contexte mahorais, « le climat délétère dans lequel se trouve notre département depuis plusieurs années. Les sévices, les violences, les agressions, les assassinats, les viols, les mutilations, les expropriations, les cambriolages… dont nous sommes tous victimes. Aucun d’entre nous aujourd’hui, ne peut se targuer d’avoir eu la chance d’avoir échappé à l’un de ces méfaits. »

Et mettent en garde, « La Fédération Les Républicains de Mayotte, condamne toutes celles et ceux qui utiliseront par tous les moyens cet événement, comme prétexte, pour se détourner de nos véritables aspirations, qui sont la lutte contre la délinquance, l’éradication des bidonvilles et la lutte contre l’immigration clandestine, et n’acceptera jamais que dans le contexte actuel, un enfant de Mayotte soit jeté en pâture et lynché publiquement pour des conséquences dont il n’est en aucun cas responsable. »

A.P-L.

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