Le gouvernement comorien fait face à l’une de ses plus graves crises diplomatiques avec la France au sujet du contentieux territorial qui l’oppose avec l’Hexagone. L’opération « Wuambushu » déjà en cours à Mayotte est mal digérée par Moroni qui a demandé à la France, via un communiqué, à d’y renoncer.
Aux Comores, les organisations de la société civile se sont fortement mobilisées pour dénoncer toute opération d’expulsions des Comoriens des autres îles de Mayotte. Elles ont surtout demandé aux autorités comoriennes de refuser d’accueillir des refoulés de Mayotte. Une demande qui semble faire échos dans les rangs du gouvernement à Moroni.
Les autorités comoriennes sont contre le plan d’expulsion massif des jeunes, estimant que ces derniers sont victimes du système à Mayotte. « La France doit trouver une solution à ces jeunes exclus du système éducatif à Mayotte et qui sont devenus des délinquants au vu et au su de tout le monde», a ainsi réagi, ce vendredi 21 avril, le porte-parole du gouvernement, Houmed M’saidie.
Les bateaux Maria Galanta menacés à Anjouan
On ignore, à ce jour, le nombre d’enfants jeunes ou mineurs visés dans l’opération d’expulsion programmée à Mayotte. Mais le gouvernement comorien souscrit à une politique qui permettra de sauver ces centaines de jeunes: «La France doit plutôt penser à un plan de rééducation et d’insertion comme l’avait suggéré Jean Luc Mélenchon il y a plus d’un an», a réagi le porte-parole du gouvernement comorien, joint par le JDM.
A Anjouan, des rumeurs laissent penser à de mesures de rétorsions contre les bateaux qui transporteront des refoulés de Mayotte. Des jeunes sur place, via leurs pages Facebook, n’hésitent pas à menacer le propriétaire des bateaux Maria Galanta sur de possibles « destruction des navires ». Mais les autorités comoriennes ne se sont pas prononcées sur ce sujet.
Une grande manifestation contre l’opération « Wuambushu » a eu lieu le 15 avril dernier à Moroni où la presse s’en prend ouvertement à l’initiative de Gerald Darmanin. Une autre manifestation annoncée ce vendredi 21 avril a été annulée par le préfet du centre à Moroni à cause, selon lui, de possibles débordements en marge des festivités de l’Aïd el Fitr qui marque la fin du ramadan, estimant que «le moment choisi n’est pas approprié ».
La rédaction