Les éco-organismes rappelés à l’ordre environnemental en Outre-mer par Jean-François Carenco

C'est par le Sénat que le constat du déficient recyclage des déchets en outre-mer a été mis à jour, et le ministre délégué aux Outre-mer reprend ses conclusions à la lettre en demandant aux éco-organismes un plan d'actions valable d'ici cet été.

Dans son inquiétant rapport sur la gestion des déchets outre-mer en décembre 2022, le Sénat avait notamment mentionné : « La cote d’alerte est dépassée. Des plans Marshall pour la Guyane et Mayotte sont indispensables ».

Pour étayer ce propos, l’insuffisamment taux d’enfouissement moyen des déchets ménagers qui est de « 67% en Outre-mer contre 15% au niveau national », et leur « coût de gestion est en moyenne 1,7 fois plus élevé que dans l’Hexagone ». Et sans surprise, c’est Mayotte qui tire la tendance vers le bas avec prés de 98% des déchets ménagés non traités qui partent vers l’ISDND de Dzoumogne pour être enfouis.

Les sénatrices auteures de ce rapport avait notamment demandé de sanctionner les éco-organismes non performants. L’impact de l’absence d’une politique volontariste de ces derniers en matière de communication sur le tri a un impact conséquent pour Mayotte avec une ISDND (centre d’enfouissement des déchets non recyclables) qui se remplit plus vite que prévu à Dzoumogne.

C’est dans ce contexte que le ministre délégué chargé des Outre-mer réunissait à Paris ce jeudi 6 avril les éco-organismes chargés. Ces derniers sont financés par l’Etat dans l’objectif d’organiser la collecte et le recyclage des déchets concernés par une filière à responsabilité élargie du producteur (REP), tels que les produits électroniques, les meubles, les piles, ou encore les emballages. Tous n’exercent pas leur mission avec brio…

Faute de tri, l’ISDND de Dzoumogne se remplit plus vite que prévu

Mention passable

Un état des lieux de la gestion des déchets concernés par une filière REP en outre-mer était donc effectué, en se basant sur le « retard important » dénoncé par le Sénat. Une rencontre en présence du cabinet de la Secrétaire d’État à l’Ecologie, Bérangère Couillard, du Directeur Général de la Prévention des Risques (DGPR), des représentants de l’ADEME et des représentants des préfectures des territoires concernés.

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) de février 2020 a prévu que tous les éco-organismes élaborent au plus tard en 2023 un plan d’action pour faire progresser la collecte et le recyclage des déchets concernés par une filière REP en outre-mer d’ici 3 ans.

Mais Jean-François Carenco constatait que « la majorité des projets de plans d’action préparés par les éco-organismes sont d’une qualité insuffisante », et que « la concertation avec les collectivités territoriale d’outre-mer mérite d’être renforcée ».

Le ministre et la Secrétaire d’État à l’Ecologie ont donc demandé aux éco-organismes de réviser d’ici cet été l’ambition de leurs plans d’action en concertation avec les collectivités d’outre-mer. Les ministres ont également annoncé la publication d’un nouveau guide de l’ADEME pour accompagner cette démarche.

A.P-L.

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