Alors que les élèves venaient juste d’entrer en cours à 7h, dix minutes après, une trentaine d’individus ont fait immersion dans le lycée du Nord à Acoua. Cagoulés et armés de chombo et de couteaux, ils ont cherché à réaliser une véritable razzia. Le personnel de l’établissement a aussitôt réagi, nous explique Pascal Lalanne, Conseiller du recteur pour les établissements et la vie scolaire : « Professionnels et élèves se sont confinés dans les classes en attendant que les gendarmes arrivent, ce qui a permis de n’avoir à déplorer que des dégâts matériels. Des portes ont été cassées, et le laboratoire a été saccagé. »
Des vandales cagoulés ou déguisés pour ne pas être reconnus, « mais certains ont malgré tout été identifiés ».Une fois la gendarmerie sur place, le confinement a été maintenu à leur demande, « ils ont souhaité passer dans les classes pour échanger avec les jeunes ».
Les agresseurs seraient passés par les côtés du lycée, « que nous allons sécuriser en priorité », indique le représentant du rectorat.
Des bandes organisées
Les cours se sont poursuivis, mais pour ce mercredi, une autre organisation a été mise en place. « Tout d’abord, une partie du personnel s’est mis en droit de retrait, car choquée. D’autre part, ce mercredi doivent se tenir des épreuves de langue. Elles seront délocalisées. Enfin, cette journée au lycée du Nord sera dédiée aux élèves de Terminales qui n’ont pas encore finalisé leurs vœux sur ParcourSup. »
Le personnel du rectorat s’est réuni autour de cette intrusion qui reste quasiment inédite dans son ampleur, seul le lycée de Kahani avait vécu un événement à-peu-prés semblable par le passé.
En tout cas, la zone était en ébullition depuis quelques jours. Des jeunes de Dzoumogne et de Bandraboua étaient en effet venus s’affronter devant le lycée la semaine dernière. Et le maire d’Acoua Marib Hanaffi appelle à prendre la mesure de la situation: « Ceux qui sont venus pour saccager arrivent d’un peu partout dans Mayotte. Je me demande même si certains ne sont pas scolarisés dans l’établissement vu qu’ils échangent par sms, ils sont très organisés. Comme à Dzoumogne le mois dernier, ils viennent pour la bagarre. J’apprends que les institutionnels craignaient qu’il se passe quelque chose ce mardi, mais peu de moyens ont été mis sur place. Les forces de l’ordre ont fui comme des policiers municipaux quand il y a eu l’agression. Il faut arrêter d’utiliser des gaz lacrymogènes mais les attraper plutôt. » Capter les informations détenus par les scolaires et qui circulent par messages permettrait d’anticiper ces violences.
Nous n’avons pu avoir d’interlocuteur de la gendarmerie nationale.
A.P-L.