C’est une petite révolution pour le monde maritime mahorais mais surtout pour le Service des Transports Maritime (STM). Comme nous l’avions annoncé, la Chatouilleuse est moins grande que ses prédécesseurs Nahouda, Polé et Karihani (39,5m au lieu de 60m) mais « beaucoup plus silencieuse avec moins de décibels », indique la commandant de bord, visiblement conquise.
En effet, elle est équipée de moteurs diesel électriques. « Ce sont des moteurs diesel et une propulsion électrique, précise le chef mécanicien de La Chatouilleuse. Les groupes produisent de l’électricité ce qui alimente la propulsion. De plus, les injections sont aussi électriques. Nous devrions faire des économies sur le fioul », poursuit-il.
« Une fierté pour le département de Mayotte »
A l’occasion de cette présentation officielle de la Chatouilleuse, plusieurs institutionnels étaient présents pour assister à cette visite, c’est notamment le cas de Ben Issa Ousseni, président du Conseil départemental, mais aussi d’Ali Omar, 3e vice-président du Conseil départemental en charge de l’administration, des transports et de l’environnement pour qui « Ce nouvel amphidrome est une fierté pour notre département, nous modernisons notre flotte. Après avoir dématérialisé les tickets depuis le 1er avril, nous continuons de poursuivre notre développement », se félicite-t-il.
La chatouilleuse devrait remplacer progressivement les Maore Mawa et Safari. Concernant sa mise en service et le transport de passagers, Ali Omar souhaite que cela se fasse le plus vite possible, « Soit aujourd’hui, soit d’ici la fin de la semaine, assure-t-il. Par ailleurs, nous souhaitons faire son inauguration officielle à la fin du ramadan, le 29 avril à l’occasion du festival de Mayotte ». La sœur de la Chatouilleuse, l’Imâne, devrait arriver dans l’île au cours du mois de juin. Au-delà de de la présence de moteurs diesel électriques, deux mécaniciens seront présents systématiquement dans chacun des amphidromes pour assurer leur bon fonctionnement.
Ils pourront ainsi embarquer deux rangées complètes de camions et accueillir près de 400 passagers chacun. D’un montant total de 14,5 millions d’euros pour les deux navires, 83% sont pris en charge par le fonds européen Feder et le reste, 17%, est financé par le Conseil départemental. Enfin leurs dimensions plus petites que leurs ainées vont permettre de les réparer en cale sèche sur le chantier de Petite-Terre.
« La Chatouilleuse », tout un symbole
Le choix du nom pour cet amphidrome n’est pas le fruit du hasard, il fait référence aux « Chatouilleuses » de Mayotte qui se sont battues au cours des années 1960 et 1970 pour que l’île au lagon face partie de la République française. C’est donc tout un symbole. « Le Conseil départemental souhaitait rendre hommage aux grandes figures de Mayotte, à l’instar de l’aéroport Marcel Henry ou encore du lycée Younoussa Bamana à Mamoudzou. On construit du solide sur le passé », explique Ali Omar.
En outre, ce dernier précise que les contrôles à bord seront renforcés « Nous devons augmenter nos recettes d’exploitation car nous n’avons aucune aide de l’État pour ce projet ». Concernant la gratuité pour les piétons qui avait été annoncée auparavant, ce n’est, pour l’instant, plus à l’ordre du jour… Le vice-président chargé des transports a aussi parlé du projet de navettes maritimes qui devraient être en service pour 2026. « L’avant-projet sur les gares maritimes d’Iloni et de Longoni est en cours de finalisation, nous attendons les autorisations pour commencer les travaux d’ici 2025.
Un appel d’offre sera lancé pour les navettes maritimes afin d’avoir une flotte suffisante. De plus, un transport de fret depuis Longoni sera également mis en place ». L’objectif étant de désengorger le nord de Mamoudzou. A travers ces nouveaux amphidromes, le Conseil départemental et le STM souhaitent moderniser la flotte de bateaux avec des moteurs moins gourmands. « Nous souhaiterions mettre, à terme, des moteurs électriques pour notre flotte, mais la technologie n’est pas encore assez avancée pour l’en équiper », conclut Ali Omar.
B.J.