Dans quelques semaines, cela fera 7 ans que le restaurateur de Dembeni s’est écroulé en début de soirée aux abords du collège de Kawéni 1, sous les yeux de ses 3 agresseurs, des badauds et surtout, sous les yeux de sa compagne Nathalie et de leur enfant Mattéo, alors âgé de 13 ans. Un seul coup de couteau, fatal, porté au niveau du coeur, en ce vendredi 15 avril 2016, au motif initial d’un vol à la tire et d’un refus d’obtempérer de la part de la victime. Quelle triste folie !
Loin de la mielleuse condescendance de circonstance alliée à un sensationnel caractère alarmiste, propre à la plume journalistique bien souvent formatée malgré elle, il est indéniable que cet inqualifiable fait-divers a été un des tournants majeurs de notre île, dévoilant à la face de l’Hexagone et des autres territoires ultramarins, le degré de violence atteint et dénoncé par une population apeurée depuis bien des mois (années), en ce 101ème département français. Une violence inouïe qui avait spontanément rassemblé les foules et la presse que nous sommes, dès le lendemain, sur les lieux du drame, dans le cadre d’une marche blanche.
Trois jours d’assises
Sur les 3 interpellations, tous étaient mineurs au moment des faits et déjà bien connus des services de police et du système judiciaire pour d’autres affaires. Le plus jeune de la bande a d’ailleurs comparu avant les 2 autres et ce, en 2019. Pourtant, la nécessaire question juridico-morbide persiste, à savoir, qui est celui qui a officiellement porté le coup de couteau ayant entraîné le décès de Christophe ? C’est l’avocat général, Maître Cantinol qui aura la lourde responsabilité de porter l’accusation. C’est donc pour motifs de vol en réunion ainsi que de vol avec violence ayant entrainé la mort, que Karim A. (23 ans) dit « Pablo » et Ibrahim A. (24 ans) dit « Pamandzi » ou encore « Hibou », vont être jugés jusqu’à vendredi, appuyés des respectives défenses de Maître Idriss ainsi que de Maître Andjilani face à une condamnation probable de réclusion à perpétuité ou bien de 20 annuités d’emprisonnement si la notion juridique du statut de « mineur » est retenue.
Un procès à huis clos
Bien que la défense précitée n’ait guère émis quelconques et officielles réticences quant à la publicité des débats, sachant le statut désormais majeur des accusés et le caractère ancien des faits, madame la Présidente Nathalie Brun-Zahi a toutefois poliment invité la presse à sortir du tribunal laissant notamment la partie civile en présence, constituée de Nathalie K. la compagne et de son fils, Mattéo B. qui a bien grandi. À leurs côtés, Maître Mattoir ainsi que Maître Souhaili représentant aussi les 4 autres personnes qui se sont constituées partie civile mais qui, faute de géographique promiscuité résidentielle, n’ont pu répondre physiquement présentes à ces assises pour lesquelles 3 jurés titulaires et 2 suppléants ont été tirés au sort en cette amorce d’audience. Un fut par ailleurs récusé par la défense.
Le rédaction du JDM vous apportera ultérieurement les éléments informatifs escomptés lors du jugement final rendu, ce vendredi 24 mars prochain.
MLG