Le ministre accueilli à la cité éducative de Dzoumogne

C’est dans un village sinistré dont la moitié des habitants n’a jamais été scolarisé, qu’a été implanté le quartier prioritaire de Dzoumogne. Il s’agit de redonner sa place centrale à l’école à travers de multiples activités.

Olivier Klein avait enlevé sa casquette de ministre délégué au Logement pour coiffer celle de la Ville, « c’est important de montrer que Mayotte, ce n’est pas que de la lutte contre l’habitat insalubre, et que la politique de la Ville ça marche même en dehors des opérations ANRU. Ici à Dzoumogne, nous avons une belle Cité éducative », nous expliquait-il.

Lancé en septembre 2019, le programme des cités éducatives vise à dynamiser les quartiers prioritaires de la ville (QPV) au travers d’une mobilisation autour de l’enjeu éducatif coordonnée par la préfecture, les services académiques et les collectivités territoriales. Et d’enjeu éducatif, il en est particulièrement question, expliquaient les responsables de la Cité éducative : « Dans le quartier prioritaire de Dzoumogne, 49% de la population n’a jamais été scolarisée, et 79% est sans diplôme ». Il y a 1.400 logements précaires et plus d’un jeune de 15 à 30 ans sur deux est sans emploi.

Quatre établissements scolaires composent la cité éducative de Dzoumogne, le collège Bakari Kusu, le lycée professionnel des métiers du bâtiment, une école maternelle et deux écoles élémentaires, ainsi que l’unité de Formation des Apprentis.

Le ministre conseillé par les jeunes pour s’essayer aux jeux vidéo

Manque d’infrastructures

Il faut donc mettre l’accent sur l’éducatif et ce sont 3.400 jeunes qui ont été accompagnés autour de 16 actions, « nous manquons néanmoins d’infrastructures », indiquait-on au ministre, en effet, tout est centré au sein de la Bibliothèque de Dzoumogne. « Nous avons comme projet un tiers-lieu ».

Concentrés sur leurs manettes et leurs écrans, les groupes de jeunes se sont à peine aperçus de la présence d’un ministre dans les locaux. C’est un jeune créateur d’entreprise My Game qui est aux commandes de l’activité, Anli Halifa : « Pour certains, c’est la première fois qu’ils touchaient une commande, ça développe leurs capacités cognitives, et ils peuvent aussi jouer entre jeunes de 5 à 20 ans de différents villages », expliquait-il au ministre. Olivier Klein se prêtait au jeu, en affrontant sans succès un plus jeune, « moi aussi, c’est ma première console ! ». Un peu plus loin, une jeune fille s’essayait au casque de réalité virtuelle en cueillant des fruits.

Des activités qui permettent d’offrir des loisirs sur les jeux les plus en vogue, dont Minecraft jugé comme éducatif, car améliorant la créativité, la résolution de problèmes, l’autogestion, la collaboration etc.

C’est une de facettes de la Cité éducative, qui propose aussi le programme « Devoirs faits », l’école ouverte, les cordées de la réussite, et qui n’est encore qu’embryonnaire à Dzoumogne au regard des grands besoins de sa population.

A.P-L.

 

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