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Les entreprises mahoraises s’engagent aux côté de la BGE

C’est au sein des locaux de la Boutique de gestion de Combani (BGE) qu’a été officiellement lancé le club "Les entreprises s’engagent" en présence notamment des directeurs des respectives entités DEETS et Pôle Emploi de Mayotte.

Dispositif initié nationalement en 2018, par le chef de l’État « la France, une chance. Les entreprises s’engagent » a pour objectif d’agir sur le tissu économique local, tenant compte de la spécificité de chaque territoire/département afin de faciliter l’insertion professionnelle d’un large public; notamment de ceux qui sont le plus éloignés du marché de l’emploi. 

Tisser des liens utiles et complémentaires 

Sur un département où le taux d’emploi est malheureusement le plus bas de France (30%) et cible la moitié de son marché en lien avec l’activité publique, grand est le challenge pour les entreprises privées qui, au final, incarnent à elles seules le devenir économique et pérenne du marché de l’emploi sur notre territoire et celui de sa jeunesse. Pour les soutenir dans cette mission vertueuse qui au final participe à la construction de la société de demain, le club Les entreprises s’engagent se construit tel un cluster où, par leurs respectives actions en lien avec une charte, ces-dernières fédèrent sur l’ensemble de notre île afin de travailler dans l’optique d’une société plus solidaire et durable. Pour ce faire, les compétences de chacun sont de mise et l’accessibilité aux outils d’information utiles est facilité entre tous, en plus de la mise en avant auprès de pairs que cela représente.

Les grands axes de l’engagement

Propres à chacun, encore une fois en lien avec les spécificités et besoins locaux, chaque entreprise qui franchit les portes de ce ’’club’’ choisit parmi une liste, les engagements et sous-engagements qui lui tiennent à coeur sur le plan social, environnemental mais aussi moral. En somme, un marché de l’emploi plus en conscience nourri de saines convictions visant notamment des publics fragiles comme la jeunesse non qualifiée, l’insertion de personnes sous main de justice ou même encore des personnes en situation de handicap.

Homme souriant posant en photo
Mouhamadil Andjilani, directeur adjoint COO Etic Services « Il faut être force de proposition face au manque local de ressources qualifiées »

À échelle nationale, il a déjà été créé 101 clubs départementaux soit 65 000 entreprises de toutes tailles qui mutualisent leurs compétences pour anticiper, dynamiser et apporter des solutions concrètes au marché de l’emploi. « C’est un thème qui nous est très cher en tant qu’entreprise mahoraise », indique Mouhamadil Andjilani, directeur adjoint chez Etic services et signataire de l’adhésion les entreprises s’engagent à Mayotte, avant de poursuivre : « Nous avons besoin de ressources qualifiées sur notre territoire pour lesquelles nous sommes en manque, c’est la raison pour laquelle nous accueillons chaque année des jeunes au sein de notre société et ce, dès la 3ème, pour leur montrer ce qu’est notre métier et leur offrir bienveillance et pédagogie nécessaire pour qu’ils puissent s’insérer rapidement dans le monde du travail » . S’insérer mais surtout offrir en amont visibilité, chance et formation afin de susciter l’envie chez ces futurs salariés qualifiés. L’envie d’une part, de rester sur notre territoire et, d’autre part, de s’investir à leur tour dans ce développement économique et la construction des richesses de notre île.

Les nouveaux signataires

Dame signant officiellement un registre
Sophiata Souffou « il faut donner le meilleur pour l’avenir global de la jeunesse de l’océan Indien »

Avant cette matinée d’information et de symbolique adhésion inscrite dans le marbre de la BGE, 5 entreprises comme Colas, Total Energie, Etic services ou encore Tocoto avaient déjà souscrit en amont leur désir d’adhérer à ce tout nouveau club. À ces 5 entités se sont également greffées le jour même, 4 autres sociétés qui croient aux même valeurs et au devenir de notre jeunesse comme le décrit avec émotion Sophiata Souffou, créatrice et gérante d’un commerce du même nom :

« Il est important que dès la fin du collège, les jeunes puissent avoir accès à des espaces où ils découvrent le monde du travail et lorsque je recroise certains jeunes devenus pour certains chefs d’entreprises, je peux vous assurer que c’est une fierté que l’on ressent de leur avoir donné leur chance en passant entre nos murs. C’est la raison pour laquelle je m’engage solennellement aujourd’hui pour mutualiser nos moyens et partager nos pratiques afin de donner le meilleur à cette jeunesse ».

Contrat d’adhésion Les entreprises s’engagent, géré par la BGE et co-signé par la DEETS et le mandataire officiel de la société concernée

Faciliter l’accompagnement informatif des entreprises

 L’un n’allant pas sans l’autre, c’est aussi et avant tout par la mise à disposition d’outils informatifs et d’aides, en lien avec les différents types de contrats insertion, qu’il pourra être offert un panel d’options plus important pour l’insertion des jeunes. Une aide notamment apportée par l’organisme public leader qu’est Pôle Emploi qui se doit aussi, dans ses missions prioritaires, d’accompagner les entreprises dans leur process de recrutement et notamment sur le volet dit « des métiers en tension » ; métiers pour lesquels on ne trouve absolument pas de profil malgré la demande et les besoins. Pour ce faire, la présence de Christophe Saint-Etienne, directeur territorial Pôle Emploi, en cette matinée dédiée à la mise en place du club, montre toutes les écoutes et envies de l’organisme de faciliter les démarches auprès notamment de ces nouveaux membres et chefs d’entreprises pas toujours bien informés : « Il existe parmi les nombreuses solutions apportées aux entreprises, les aides relatives aux contrats  »emplois francs » par exemple.

Trois homme assis à une table en ligne
(De g. à d.) Direction DEETS, BGE, Pôle Emploi

Une aide qui peut monter jusqu’à 15 000 euros. Cette mesure est mal connue ou sous utilisée car l’an dernier, pour vous donner un chiffre, j’avais la possibilité de financer environ 200 de ces aides et on en a fait à peine la moitié ». Un enjeu majeur donc qui côtoie une réalité peu exploitée soulignant les problématiques de communication qui perdurent mais qui se veulent justement restreintes en termes de complexités et procédures par le biais justement de ce type de cluster et le soutien qui pourra être commun entre les grosses structures, plus aguerries sur l’approche juridico-légale, et les petites-moyennes entreprises nourries par l’envie de faire bouger les choses sur notre territoire. Un territoire où il ne faut guère noircir le tableau sachant, en 2022, la comptabilisation officielle de 2 000 personnes formées par Pôle Emploi et 6 000 retours à l’emploi officiellement recensés.

L’entreprise vitrine

C’est par un phénomène ventouse de vases communicants que l’impact des actions du club les entreprises s’engagent pourra être initié donnant à d’autres, idées et mesures concrètes. En somme, un réseau offrant une mise en avant valorisée de l’entreprise s’appuyant elle même sur l’expertise de pairs afin d’atteindre conjointement des ambitions communes suscitant l’attractivité et l’envie d’autres. Une sorte d’ambassadeur que l’entreprise adhérente endosse vis à vis des autres entreprises. Spirale itérative des plus fertiles dans l’approche économique et morale où les besoins réels sont exprimés et entendus face aux aspiration de recherches de solutions, de salariés et de main d’œuvre plus ou moins qualifiée. 

Homme regardant son téléphone auprès d'une dame assise
El-Anziz Saidi, Gérant société Mactoo et nouveau signataire les entreprises s’engagent notamment sur les volets de l’insertion chez les jeunes mais également auprès des personnes présentant un handicap.

Et nombreuses sont les options sur notre territoire comme le souligne Michel-Henry Mattera, directeur de la DEETS (direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités), représentant du préfet par délégation dans cette mise en place du club de Mayotte : « Il est important de mettre en application une formation au cœur de l’entreprise mêlant théorie et pratique comme peut l’offrir l’alternance. Nous avons été en retard durant de nombreuses années au regard de ce dispositif contrairement à nos voisins allemands par exemple. Cela permet pourtant aux entreprises d’obtenir à l’arrivée le profil dont elles ont besoin et ça n’est pas le seul dispositif. Nous avons également le GEIQ (groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification) et je pousse personnellement à leurs créations. Il en existe déjà un dans le secteur de l’agroalimentaire et aussi celui du sport qui se met en place; j’en espère un dans le BTP et dans le secteur multi-services mais clairement, ces outils permettent aux employeurs d’amener leur salariés en formations vers des compétences précises dont elles ont besoin ».

Des besoins pour lesquels il faut innover des solutions dans une dynamique groupée et ce, dans un optique sociale et économique à court, moyen ET long terme au regard de la jeunesse de notre territoire, de sa population et des enjeux de plus en plus complexes qui ne peuvent trouver systématiques solutions miracles à l’extérieur.

Homme souriant
Michel-Henry Mattera, directeur de la DEETS : « Par le biais de ce club, les entreprises qui s’engagent ont aussi une mission d’information, d’accompagnement et d’ambassadeur auprès des autres entreprises »

MLG

 

infos : BGE Mayotte

Le Club les entreprises s'engagent 

 

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