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Le mawlida shengue, prêt à résonner dans toute l’île

Comme on le sait, le mawlida shengue a récemment été intronisé au patrimoine culturel immatériel national. Le conseil départemental a voulu marquer le coup en le célébrant comme il se doit ce samedi 25 février à Chiconi. De ce fait, un point presse avait eu lieu ce lundi au conseil départemental, pour notamment parler du programme de cet évènement.

La délégation de Chiconi n’a pas pu être présente, mais la vice-présidente était quand-même bien accompagnée. Autour d’elle, Abdoul Karime Ben Said et des représentants des associations de mawlida shengue d’Acoua et de Kani-Kéli.

Renforcer l’attractivité du territoire

Pour Zouhourya Mouayad Ben, Vice-présidente chargée de la culture et première de la table à prendre la parole, cet événement va servir, en grande partie, à exporter Mayotte positivement : « C’est toujours une très grande fierté, que de compter le shengue dans le patrimoine culturel immatériel national. Le 25 février sera l’occasion de mettre en lumière ce joyau de notre île, de le faire découvrir à ceux qui ne connaissent pas, et de faire profiter au maximum les initiés. C’est aussi un moyen de faire connaître Mayotte autrement que par les faits divers, et par conséquent, de renforcer l’attractivité du territoire. Nous voulons exporter le shengue au national, voir même à l’international. »

Ça tombe bien, des étudiants belges en séjour à Mayotte ont été invité à cette journée de festivités, une invitation accuillie très favorablement, comme nous indique la 4e vice-présidente du conseil départemental : « Ils sont ici pour d’autres raisons mais j’en ai profité pour les convier au shengue de ce samedi. Ils sont impatients d’y être. »

Zouhourya Mouayad Ben a profité de la visite d’étudiants belges dans le territoire pour les inviter à l’événement de ce samedi, de bonne augure dans l’optique d’exporter le shengue à l’international

Le programme, adapté à tous

Mme Mouayad Ben nous l’a expliqué, l’idée est d’offrir un programme adapté à tous lors de cette journée. Abdoul Karime Ben Said, directeur du musée de Mayotte, nous dévoile en détails le programme, partagé en plusieurs dimensions : « Il y aura tout d’abord une dimension pédagogique, pour tous ceux qui n’ont jamais pratiqué. À partir de 8h30, et ce, jusqu’à 10h, les associations présentes sur place animeront des ateliers d’initiation. Que ça soit au tari, au chant ou autre. À partir de 10h, c’est une dimension un peu plus institutionnelle qui prendra place. Des élus, le préfet (ou son représentant) seront présents pour faire des allocutions. Une troisième dimension un peu plus intellectuelle, réunira des techniciens du ministère (de la culture), des techniciens du musée de Mayotte et les associations de shengue, entre autres. Les discussions seront portées sur les enjeux ce dernier. Enfin, nous finirons par une dimension cérémoniale. En effet, vous aurez droit à du mawlida shengue, en bonne et due forme, de 13h30 à 17h. C’est l’occasion de passer un bon moment. »

Les 3 grandes associations de shengue à l’honneur

De gauche à droite : Hakim Halidi et Foundi Omar. Ils représentent, respectivement, les associations de shengue de Kani-Kéli et d’Acoua

À Mayotte, énormément d’associations pratiquent le mawlida shengue, parmi elles, 3 sont reconnues par le conseil départemental. À Acoua, À Chiconi et enfin, à Kani-Kéli. Les 3 seront à l’honneur puisque l’une d’entre elles accueillera l’événement (Chiconi). Les deux autres ne seront pas en reste puisqu’elles seront omniprésentes, comme elles l’ont été lors des préparatifs. À ce propos, Foundi Omar, de l’association de shengue d’Acoua, nous dévoile l’état des préparatifs : « Nous sommes prêts, et ce depuis longtemps. En effet, l’événement devait prendre place en fin d’année dernière mais a dû être repoussé à février. Le fait d’avoir été mobilisés plus tôt nous a permis d’achever plus vite les préparatifs. C’est de notre intérêt, et de celui de tout Mayotte, que tout se passe bien ce jour là. Avec un retour positif, les observateurs en feront une très bonne publicité. » Un autre des enjeux de cet évènement, sera aussi de pouvoir « transmettre petit à petit le savoir aux plus jeunes », nous rappelle Hakim Halidi, chanteur de l’association de Kani-Kéli. »

Pour le choix d’organiser l’événement à Chiconi, le département a non seulement voulu rendre hommage l’une de ces 3 grandes associations reconnues, mais a également opté pour le choix de « l’accessibilité pour tous ». En effet, Chiconi étant au centre de l’île, Acoua au nord, et Kani-Kéli au sud. Par ailleurs, d’autres pratiques majeures du département, telles que le Chigoma ou le Déba, sont actuellement en discussions pour figurer eux aussi au patrimoine culturel immatériel national.

Houmadi Abdallah

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