Les faits se sont déroulés dans la nuit de samedi à dimanche dernier, alors que plusieurs individus avaient pénétré à l’intérieur du bâtiment dans le but d’en cambrioler les locaux. « Le chirurgien orthopédique était de garde et dans son bureau lorsque deux individus ont fait irruption, l’ont menacé, ont volé son ordinateur. Ils l’ont ensuite enfermé pour qu’il ne donne pas l’alerte », nous rapporte Jean-Matthieu Defour, Directeur général du CHM.
Sollicités par des soignants étonnés que la presse ne rapporte pas les faits, nous avons contacté la police qui ne souhaitait pas communiquer, même à minima, « l’enquête est en cours. Nous en dirons plus ce mercredi », nous a-t-on répondu. Ce qui ne facilite pas la tâche des médias qui peinent à obtenir des informations fiables. Les cambrioleurs auraient été armés de machette et de marteaux, mais cela reste à confirmer. Ses deux téléphones, privé et de service, ont également été dérobés, ainsi que son portefeuille.
Selon les soignants qui nous ont contactés, les agressions sont encore nombreuses, notamment sur le parking : « Cet hôpital, c’est une vraie passoire! Il y a un sentiment d’insécurité de l’ensemble du personnel qui travaille la nuit. ». Qu’ils mettent en parallèle avec la difficulté de recruter, « nous avons de nombreux désistements ». Et cela ne va pas s’arranger avec cette agression du médecin qui est aussi chef de service au bloc opératoire.
Alors qu’un squat a été démoli en face même du CHM, leurs occupants n’auraient rien à voir avec les agressions commises, nous indique la police municipale, qui attend que l’enquête avance pour en savoir plus.
Jean-Matthieu Defour indiquait dans un communiqué apporter « tout son soutien au chirurgien qui a été victime d’une agression durant l’exercice de ses fonctions ». Une plainte a été déposée par le directeur et par la victime de cette attaque.
A la demande du bureau de la Commission Médicale de l’Etablissement (CME), rendez-vous est donné à l’ensemble du personnel soignant ce jeudi à midi devant les urgences: « L’hôpital doit rester un sanctuaire protégé et inviolable. Le fait qu’il y ait de l’insécurité hors de ses murs ne signifie nullement qu’il faille accepter la fatalité que celle-ci s’incruste au cœur de l’établissement et que les praticiens et les soignants viennent exercer la peur au ventre », indiquent les présidents et vice-présidents de la CME. Ils demandent que des mesures complémentaires efficaces soient prises « pour assurer la sécurité des soignants à l’intérieur du CHM en particulier la nuit ».
A.P-L.