Une rentrée idéale pour les transporteurs

Alors que les élèves effectuaient leur rentrée en ce lundi 9 janvier à Mayotte, les regards étaient rivés sur les transporteurs. En effet, rentrée rime malheureusement avec montée de violence dans le département. Parmi les victimes les plus notables, les transports scolaires, notamment via des caillassages.

La journée s’est déroulée sans aucun incident majeur à signaler et tout le monde aimerait que ça continue dans ce sens. C’est le cas de Frédéric Delouye, directeur de Transdev Mayotte, ce dernier nous donne son point de vue sur la journée : « Il n’y a pas d’événement dramatique à déplorer tout s’est bien passé. Les forces de l’ordre étaient sur place et des contrôles ont été effectué tout le long de la journée. D’ailleurs nous pouvons noter 8 fraudes, qui ont bien évidemment été verbalisés, lors d’une opération de contrôle vers l’ancien CFA de Kaweni. Malgré ça, l’ensemble des ramassages a pu être effectué. Seule ombre au table, 2-3 véhicules qui ont eu du mal à démarrer au nord mais tout redeviendra normal d’ici demain. »

Les embouteillages, une problématique persistante

Les embouteillages, une réalité quotidienne des habitants de Mayotte

Si aucun acte de violence n’a pu être recensé par les transporteurs, les embouteillages ont fait figure d’antagonistes*. Siaka Djoumoi, chauffeur de bus, nous en développe un peu plus : « On a eu quelques retards pour cause d’embouteillage. D’ailleurs, s’il y a un moment où les bus sont vulnérables c’est à l’arrêt. Et les embouteillages présentent l’opportunité idéale pour les fauteurs de trouble de procéder à leurs actes de violence comme les caillassages, les agressions ou le vandalisme des bus. Néanmoins aujourd’hui tout le monde a travaillé main dans la main pour que tout se passe bien : police, gendarmerie, chauffeurs, contrôleurs etc… tout le monde a mis le paquet. »

Un travail d’équipe réussi

M. Delouye l’a évoqué et M. Djoumoi l’a confirmé, l’association entre les transporteurs et les autorités a été décisive. En guise d’illustration, la ville de Chirongui. Outre les gendarmes, les policiers municipaux étaient présents aux abords des écoles afin « d’assurer une présence visible et dissuasive » d’après un communiqué de la ville de Chirongui. Toujours d’après ce communiqué, une patrouille dynamique s’est chargée de la « surveillance du ramassage scolaire et des itinéraires empruntés par les bus ». L’union fait la force comme on dit.

La police municipale de Chirongui était à l’affût

La prudence reste d’actualité

William Baillif, directeur adjoint de Matis et membre du groupement Narendré M’béli, reste sur ses gardes. Il assure que « même s’il n’y a rien eu à signaler aujourd’hui, il faut maintenir nos efforts. » Même avis que Frédéric Delouye qui conclue en rappelant qu’il est « trop tôt pour crier victoire. »

Ne pas relâcher les efforts, maintenir les contrôles et la présence des autorités sur le terrain, voici les possibles solutions pour une sécurité plus pérenne. Ça a l’air de marcher et espérons que ça continue dans ce sens. En comparaison, la rentrée de la Toussaint s’était mal passée, avec notamment des chauffeurs en droit de retrait et des actes de barbarie. Espérons que ça ne soit plus qu’un simple souvenir.

Houmadi Abdallah

* souvent opposé au protagoniste, l’antagoniste représente le méchant dans un film ou une histoire en général.

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