Ce 24 décembre, les chrétiens de Mayotte et du monde entier vont fêter la naissance du Fils de Dieu. Ce sera à 20h à l’église Notre-Dame de Fatima à Mamoudzou. Cette fois, le Covid ne viendra pas perturber la célébration, « c’est un cadre propice », se réjouit le Père Bienvenu Kasongo, curé de la paroisse, qui remercie Mayotte la 1ère pour cette retransmission.
La veillée va commencer à 20h, une heure tardive, pour laquelle le prêtre demande aux paroissiens de covoiturer, ou de dormir sur place à Mamoudzou pour ceux qui craignent de se déplacer tard dans la soirée. « La solidarité et l’hospitalité, c’est justement l’esprit de Noël. »
La veillée sera retransmise en direct sur Mayotte la 1ere, après le JT en Mahorais. Elle débutera par une crèche vivante à 20h, c’est notre consœur Marie Bonne qui commentera la célébration à l’antenne. Pendant 20 minutes les enfants seront sur le devant de la scène, certains comme lecteur, notamment de la prière universelle, d’autres pour jouer le rôle de Marie et Joseph, et des participants de la crèche. Ensuite le Père Bienvenu prendra le relais, et fera passer quatre messages à travers cette 2ème fête la plus importante après Pâques pour les croyants : « Noël n’est pas une fable, c’est même fortement d’actualité, en nous rappelant les valeurs essentielles. J’y vois quatre points forts : la naissance de Jésus, l’importance de la famille, et les contextes de paix et de joie.
Le prêtre revient sur ces valeurs, qui nous parlent fortement à Mayotte. « La naissance, toute l’humanité en a besoin par définition. Elle nous rappelle que la vie est un don, un miracle, quelque chose de précieux, la vie est sacrée. À ce propos, l’équipe mobile de soins palliatifs à Mayotte a témoigné qu’autour d’une personne âgée, elle chante la vie. Pour cette Naissance de Jésus, c’est celle d’un esprit nouveau, on entre dans une nouvelle civilisation, qui nous rend humain, et qui doit nous éloigner des actes de barbarie que l’on voit trop souvent ces jours-ci. Cette Naissance prend corps dans une famille, et c’est le deuxième point, la famille qui est une école de la vie, le centre de l’éducation, là où se nouent les liens premiers, et où chacun joue son rôle avant même de le jouer dans la société. Lorsqu’on observe la montée de la délinquance en France et à Mayotte, il faut interroger la famille. On ne peut pas trouver le bonheur dans une association ou autre, en premier, c’est la famille. Jésus en naissant dans cette famille biologique nous montre que nous formons une famille humaine, fraternelle. D’ailleurs nous nous regroupons en famille à Noël. Mais aussi au sein du cosmos, les animaux de la crèche en font partie, ne pas être attentif au cosmos, c’est risquer que la nature nous le rappelle un jour. »
Quant au contexte de paix, et on en a bien besoin à Mayotte, il conditionne pour le prêtre le développement, « mais cette paix doit aussi se voir dans nos paroles ».
Enfin l’ambiance de joie ne se voit pas assez selon le Père Bienvenu : « le monde est dans une recherche effréné de matérialisme, qui se concrétise par de la violence. L’Humanité est triste, les télés nous renvoient de la violence, or les enfants ont besoin de joie, et notamment des petites joies du quotidien, qui doivent transparaître beaucoup plus. Et pour cette fête de Noël, la joie, c’est que Jésus est venu nous sauver.
La messe devrait se terminer un peu avant 22 heures, avec le tintement des cloches pour annoncer la naissance de Jésus.
Anne Perzo-Lafond