Ce mardi 13 décembre, le conducteur de la pelle de 36 tonnes appartenant à son entreprise MAP devait déposer un bloc de 5 tonnes au bord de la plage. Mais il évoque « une erreur de guidage » du conducteur de MAP par le chef de chantier de la construction du ponton flottant de Nyambadao, dans le sud-est de l’île. Nous l’avons contacté, il revient sur les faits :« Nous avons eu comme commande de déposer le bloc au bord de la plage, je n’ai pas compris pourquoi mon chauffeur a été guidé en contrebas. Pour aller plus loin, il aurait fallu remblayer avec un enrochement, pour ne pas qu’il s’ensable. »
C’est ce qui est arrivé, et la marée montante a rapidement submergé la pelle de 36 tonnes. Jour et nuit, à chaque marée basse, les salariés de MAP ont essayé de la tracter, avec l’aide des engins des entreprises Colas et ETPC.
« Sogea nous a mis à disposition son convoi exceptionnel pour aller chercher les engins de Colas. Pendant ce temps, les gens du village par solidarité, nous apportaient à manger, beaucoup de monde nous a soutenus, ça m’a aidé à garder le moral, parce qu’à la fin, je commençais à ne plus y croire», nous rapporte encore le chef d’entreprise très éprouvé par l’incident. « C’est une machine que nous venions d’acquérir, cela fait deux mois seulement qu’elle est à Mayotte, un investissement de 270.000 € ».
Et à force de ténacité, en gagnant chaque jour un peu plus sur la marée, dimanche dernier, l’engin était définitivement sorti de sa position inconfortable. C’était la liesse sur la plage de Nyambadao. « Et elle a même démarré ! Maintenant nous allons tenter de la restaurer complètement ».
Une belle solidarité des entreprises du BTP, donc, mais aussi de l’association Miss Coco, venu ce mercredi pour faire un Chidjabou, une prière traditionnelle, au sein de l’entreprise MAP. « C’est une des centaines d’associations que nous soutenons à Mayotte, elles m’ont demandé quels étaient mes souhaits. Je leur ai dit de prier pour qu’il n’y ait plus jamais d’accident, que mes sociétés soient protégées pour pouvoir créer des emplois, et que toutes les autres sociétés le soit aussi, parce qu’on a besoin de tous pour développer Mayotte ».
La prière de protection s’est faite autour d’un repas traditionnel.
Anne Perzo-Lafond