L’agression d’une violence sans nom du bus transportant 37 élèves de Kaweni le 16 novembre dernier avait été le détonateur d’une prise de conscience locale et nationale qu’un seuil avait été franchi.
L’acte ne sera pas impuni, indique le procureur qui revient sur la tentative du conducteur pour sortir son véhicule de ce guet-apens : « Bloqué dans le flot de circulation, le conducteur tentait une manœuvre mais il était rapidement victime de coups portés par les assaillants dont certains parvenaient à pénétrer à l’intérieur du bus armé de bâtons, de pierres, de couteaux et de machettes. Des coups étaient portés sur les enfants qui tentaient de se réfugier à l’arrière du bus ou prenaient la fuite par les fenêtres. Dans le même temps, des vols étaient commis. »
5 victimes sont prises en charge, « choquées » souffrant de « plaies profondes ayant entrainées plusieurs jours d’ITT ». Des dégâts importants étaient également constatés sur le bus.
On sait qu’une vidéo embarquée avait pu être exploitée et les gendarmes de Koungou identifiaient alors plusieurs des auteurs de ces faits.
Deux premières interpellations ont eu lieu le 27 novembre, indique Yann Le Bris : « Il s’agit de deux jeunes âgés de 15 et 16 ans, dont l’un est connu défavorablement de la justice. » Ces derniers ont été présentés hier devant la juge d’instruction.
A l’issue de leur garde à vue, ils ont été présentés au Tribunal judiciaire, et mis en examen dans le cadre d’une information judiciaire ouverte des chefs de vols avec armes, violences aggravées, participation à un attroupement armé et dégradation d’un véhicule de transport scolaire.
« La peine maximale encourue pour sanctionner ces actes est de 20 ans de réclusion criminelle », poursuit-il.
A l’issue de leurs interrogatoires devant le juge d’instruction, ils étaient présentés au juge des libertés de la détention et étaient placés en détention provisoire hier soir.
« D’autres interpellations sont prévues dans les jours à venir. »
Le procureur de la République appelle aux témoignages : « Toute personne ayant été témoin des faits, certaines pouvant le cas échéant avoir filmé les faits, peuvent prendre contact avec la brigade de gendarmerie de Koungou pour y déposer leurs images ou faire des déclarations utiles à la manifestation de la vérité. »
A.P-L.