Le site n’a pas été choisi par hasard puisque la rivière Ouroveni concentre un des captages de production d’eau potable, et c’est à proximité que doit toujours émerger la 3ème retenue collinaire. « Les sites contrôlés ont été choisis au vu des enjeux pour la préservation de l’eau et de l’importance des dégradations préalablement constatées », indique d’ailleurs la préfecture.
Cette opération a été organisée par la Mission Inter-Service de l’Eau et de la Nature (MISEN). Elle s’est déroulée ce vendredi sous la direction du Préfet de Mayotte et de la Substitut du Procureur de la République.
Neuf services ont participé à cette opération la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DEAL), la Direction de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Forêt (DAAF), l’Office Français de la Biodiversité (OFB), l’Office National des Forêts (ONF), l’Agence Régionale de Santé (ARS), le Conseil Départemental (CD), le Comité Opérationnel Départemental Anti-Fraudes (CODAF), a gendarmerie nationale, la ville de Tsingoni.
« Ce contrôle était orienté vers la protection de la ressource en eau : les atteintes aux cours d’eau, la pollution des aires de captage d’eau potable, l’emploi de pesticides en bordure de milieux aquatiques… Mais d’autres infractions aux Codes de l’environnement et forestier ont été relevées », indique la préfecture.
Les agents étaient placés sous la protection de gendarmes mobiles et deux Officiers de Police Judiciaire (OPJ) avaient été mis à disposition pour constater les infractions au Code pénal ou, le cas échéant, placer en garde à vue les auteurs d’infractions les plus graves.
Le contrôle a permis la constatation en flagrance de 6 infractions au Code de l’environnement et 1 au titre du Code forestier.
Deux personnes ont été mises en cause et se verront proposer une transaction pénale, une
alternative aux poursuites permettant de s’acquitter d’une amende sans être jugé au tribunal. Deux motopompes et un pulvérisateur ont été saisis : le matériel sera restitué après le paiement d’une amende et la régularisation de son utilisation ou détruit si le propriétaire refuse de se mettre en conformité.
L’opération a également porté sur une espèce très consommée à Mayotte, le tangue, une sorte de hérisson. Vingt-six hérissons braconnés ont également été saisis, leur capture est autorisée en mars et en avril. Ce contrôle a reçu le soutien logistique du Régiment du Service Militaire Adapté (RSMA) de Combani.
L’Etat a donc montré ses muscles, mais assure que ces contrôles seront effectués régulièrement, « sur d’autres thématiques et sur l’ensemble du territoire de l’île ».
A.P-L.