Andry Rajoelina présente son « Plan Emergence Madagascar » à Ivato

Des rencontres techniques ont démarré au Centre de Conférences international (CCI) d’Ivato à Antananarivo. Des forums étaient programmés depuis vendredi jusqu’à ce dimanche 30 octobre. Les participants devraient finaliser le coût global de ce vaste plan défendu, depuis 2018, par le président malgache, Andry Rajoelina. Un premier montant de 12 milliards de dollars avait été annoncé. Madagascar, l’un des pays les plus pauvres de la planète avec un taux de pauvreté qui frôle les 80%, vise une croissance économique de 7% à partir de l’année prochaine.

Andry Rajoelina, a ouvert officiellement, vendredi 28 octobre, les travaux de présentation du « Plan Émergence Madagascar » 2019-2023. Durant trois jours, experts, cadres et délégués des partenaires internationaux échangeront sur les termes définitifs de cette vision portée par le dirigeant malgache qui, dans son discours d’ouverture, a, une nouvelle fois, réitéré son engagement à « transformer Madagascar en misant sur l’industrie grâce à nos propres ressources ».

Le Plan Emergence Madagascar (PEM) tourne autour de quatre socles : la bonne gouvernance, le renforcement du capital humain, la croissance accélérée et l’environnement : Madagascar, île verte. Divers ateliers sont au programme. Du vendredi 28 au dimanche 30 octobre : l’autosuffisance alimentaire, les défis de l’agrobusiness, connecter et électrifier Madagascar, infrastructures, les investissements dans le secteur du tourisme, la compétitivité et la production des entreprises, entre autres.

Un taux de pauvreté qui frôle les 80%

Les échanges à Ivato se focaliseront essentiellement sur « six secteurs stratégiques » : l’agriculture et l’élevage, l’industrie et le commerce, le tourisme, la formation professionnelle, les infrastructures de liaison et de transport. Les participants devraient finaliser le coût global de ce vaste plan défendu, depuis 2018, par le dirigeant malgache. Un premier montant de 12 milliards de dollars avait été annoncé dont 13,17% provenant des fonds propres de l’Etat malgache, 18,81% du PIB provenant « d’investisseurs privés locaux et internationaux« , selon le document de travail de 124 pages, présenté aux participants.

Excepté le plan de financement des infrastructures estimé à 8 milliards de dollars dont 3 milliards pour la construction de l’autoroute Antananarivo-Toamasina, aucun plan d’investissement clair des autres secteurs n’a été officialisé. Les travaux d’Ivato devraient, selon toute vraisemblance, aboutir à des conclusions sur le modèle de financement du PEM ainsi que le plan de mise en œuvre des politiques de soutien aux innombrables secteurs sinistrés.

Le Plan Emergence Madagascar (PEM) a connu, au départ, une autre dénomination à savoir « Initiative pour l’Emergence de Madagascar (IEM) ». Malgré l’absence de chiffres des autres secteurs, le document permet de fixer le cadre de développement de la Grande Ile, les priorités et les ambitions de transformation du pays. Un forum sur l’investissement a été organisé en partenariat avec le secteur privé. L’objectif étant non seulement de lever les obstacles à l’investissement national mais aussi à créer de nouvelles passerelles de flux d’investissements internationaux.

Madagascar, l’un des pays les plus pauvres de la planète avec un taux de pauvreté qui frôle les 80%, vise une croissance économique de 7% à partir de l’année prochaine. Plusieurs secteurs ont ciblé par les autorités malgaches pour constituer les grands leviers du Plan Emergence Madagascar (PEM). On citera notamment le secteur de la riziculture avec un objectif « d’atteindre 500.000 tonnes par an à partir de 2023« . Il est notamment question d’aménager l’équivalent de « 100.000 hectares de nouveaux périmètres irrigués« , selon toujours le document du PEM.

Andry Rajoelina, il y a quelques jours, avec la diaspora malgache du Maroc

Un optimisme fondé sur d’importants leviers de croissance

La pauvreté grandissante touche essentiellement le monde rural. L’agriculture, avec des rendements faibles ne permet pas de nourrir la population. « La production agricole doit être compétitive et durable, intégrant des exploitations familiales et des unités de transformation modernisées pour assurer la sécurité alimentaire et conquérir les marchés d’exploitation », écrivent les rédacteurs du document du plan Emergence Madagascar (PEM).

La Grande Ile envisage aussi faire du secteur des hydrocarbures un levier de la croissance et « contribuer considérablement à l’émergence du pays » avec l’exploitation de « 214 blocs offshore et 114 blocs onshore » déjà identifiés. « A ce jour, 9 compagnies pétrolières internationales ont conclu 13 contrats de partage de production dont 8 pour des titres miniers d’exploration et un pour un titre d’exploitation d’huiles lourdes« , a-t-on soutenu. Il y aussi le secteur minier. Le pays dispose de nombreux gisements miniers. « La contribution du secteur minier dans le PIB national pourra atteindre le taux de 8% en 2023 et dépasser le seuil de 10% d’ici 10 ans« , projettent les techniciens malgaches.

À Madagascar, presque tous les indicateurs sont au rouge. Mais l’optimisme reste de mise. Reste à neutraliser les risques politiques en l’air à cause des élections de l’an prochain. Le président malagasy, lors d’un forum au Maroc, avait affiché un grand optimisme dans son engagement à « mieux faire bouger les choses dans tous les secteurs porteurs de croissance dans mon pays« . Andry Rajoelina a soutenu que l’industrialisation de son pays permettra de redynamiser d’autres secteurs. Il a, par exemple, expliqué que la création d’une usine de sucre pourrait assurer les besoins en consommation de ce produit, donner naissance à des emplois durables et ouvrir d’autres opportunités d’affaires pour les Malgaches.

A.S.Kemba, Moroni

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