Les marchands de sommeil ont la vie dure dans le 101ème département. Mais c’est une situation durable contre laquelle la préfecture et les collectivités s’engagent et, parfois, obtiennent des résultats.
C’est le cas pour l’opération menée ce lundi à Majicavo Koropa, menant à la destruction d’une maison édifiée sans droit ni-titre, Chehoulillah.
Depuis des années, l’édifice était loué à de nombreuses familles ( près de 70 personnes) dans des conditions indignes, entre surpopulation, manque d’accès à l’eau, alimentations électriques dangereuses et insalubrité. Et ce, à des occupants d’origine majoritairement africaine, en situation de demande d’asile pour la plupart voir en situation régulière avec des titres de séjours pluriannuels, nous précise-t-on du côté de la municipalité de Koungou. Comme bien souvent, la précarité des étrangers fait le bonheur des uns.
Ainsi, suite à une réquisition du Procureur de la République, l’Agence Régionale de Santé avait il y a plusieurs années constaté l’insalubrité et la dangerosité des locaux, ce qui avait amené le Préfet Jean-François Colombet, en juin 2020, à prendre un arrêté d’insalubrité irrémédiable. Celui-ci rendant le lieu interdit à l’habitation et demandant aux personnes ayant construit la maison sur un terrain appartenant à la commune de Koungou, de reloger les occupants.
Cela n’aura rien changé, et constatant que la situation perdurait, le Préfet a fini par mettre en demeure ces personnes pour « danger imminent » à deux reprises, en 2021, sans résultat.
C’est finalement ce lundi 17 octobre qu’une opération d’évacuation et de destruction menée conjointement par le maire de Koungou et le Préfet de Mayotte a vu le jour, permettant la destruction de l’habitat insalubre. La préfecture précise que les occupants ont été mis à l’abri, et que « les personnes à l’origine de cette construction illégale, et « marchands de sommeil » risquent d’être sanctionnées financièrement et pénalement.
Symboliquement, la municipalité annonce entreprendre un projet de construction de mairie annexe sur le site.
Une affaire de marchands de sommeil comme l’on en voit souvent aux confins de l’île au lagon, loin d’être la première de l’année, et probablement pas la dernière non plus.
Mathieu Janvier