La consommation de substances psychoactives, moins élevée à Mayotte qu’en métropole

Selon les résultats de l'enquête Unono wa Maore menée par Santé Publique France, les consommations de substances psychoactives sont moins élevées dans le 101ème département qu'en métropole. Néanmoins, face aux spécificités du territoire, des efforts de prévention restent nécessaires.

Quelles sont les consommations d’alcool, de tabac, cannabis et autres substances psychoactives au sein du 101ème département ? C’est la question à laquelle l’enquête de santé Unono Wa Maore 2019 menée par Santé Publique France a tenté de répondre. Pour ce faire, les enquêteurs se sont basés sur un échantillon aléatoire de de 4 770 personnes âgées de 15 à 69 ans, en les interrogeant sur leur consommation de substances psychoactives.

une consommation moindre à Mayotte, mais des populations vulnérables

Il s’avère ainsi, concernant l’alcool, que la part de personne ayant expérimenté est de 26% parmi les 18-69 ans (contre 95 % en métropole). La part des 18-69 ans en ayant consommé dans l’année est de 14 % (85 % en métropole). Concernant les mineurs, l’expérimentation déclarée concerne 8 % des 15-17 ans à Mayotte contre 85 % des lycéens métropolitains en 2018.
Concernant la prévalence du tabagisme quotidien, celle-ci s’élève à 11% parmi les adultes (21 % parmi les hommes et 2 % parmi les femmes) contre 24 % en métropole, et de 4 % parmi les mineurs contre 18% en métropole.
Enfin, concernant le cannabis (ou bangué), La part de personnes l’ayant expérimenté est de 6 % parmi les 18-69 ans (contre 45 % en métropole) et de 3 % parmi les 15-17 ans (33 % en métropole).
Ainsi, pour la plupart des indicateurs, les niveaux d’usage de substances psychoactives (alcool, tabac, cannabis) sont, en 2019, nettement inférieurs à ceux observés en métropole. Toutefois à l’instar de la métropole, les hommes sont plus souvent consommateurs que les femmes.

Des efforts de prévention nécessaires

Des consommations nettement plus faibles à Mayotte qu’en métropole donc. Néanmoins, l’enquête conclut tout de même en soulevant quelques précautions : « Au regard des conséquences négatives importantes des conduites addictives pour la santé des individus et pour la société (coût sanitaire mais également coût social), des efforts de prévention restent cependant indispensables sur ce territoire ».
L’enquête évoque également les populations très vulnérables, telles que les mineurs isolés. De quoi justifier « une politique de prévention des consommations de substances ambitieuses et adaptée au contexte local ». C’est d’ailleurs l’un des objectifs de la plateforme POPAM inaugurée en septembre dernier, qui marque ainsi la première prise en charge des addictions à Mayotte.

Mathieu Janvier

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