Cette fin de semaine va être perturbée, mais comme le dit Gilles Halbout qui a supervisé cette année sa 4ème rentrée scolaire, « ce n’est pas la première fois qu’il n’y a pas de ramassage scolaire ! ». Les chauffeurs avaient en effet valoir leur droit de retrait à de nombreuses reprises pour protester contre les caillassages.
Mais cette fois, c’est le premier et le second degré qui vont être perturbés avec la fermeture des écoles demandée par les maires. Une action critiquée par le représentant de l’Education nationale : « Notre mission c’est d’accueillir les élèves. Dans le premier degré, si des écoles ouvrent, les enseignants qui le veulent pourront s’y rendre. L’éducation, ce n’est pas optionnel, c’est un droit qu’ont les enfants de recevoir un enseignement. Ce n’est pas facultatif, on a mis en place une punition collective, en privant les enfants d’une journée d’éducation, simplement parce qu’une poignée de délinquants qui est à punir sévèrement, sévit sur les routes ! »
Il évoque une mesure qui est contreproductive, « certains jeunes sont influençables et sont mieux à l’école. Là, on les jette dans les bras des délinquants, on leur donne raison. »
Des journées perdues
Quant à la colère des élus, Gilles Halbout se dit « en solidarité totale », « nos personnels aussi se font agresser, on souffre tous de cette violence », mais condamne la méthode employée, « de quel droit on s’attaque aux enfants ? »
D’autant que ces journées d’éducation seront certainement perdues : « Ils n’apprennent rien pendant ce temps. Aujourd’hui nous ne sommes pas en capacité de dire si on pourra les rattraper. » Et pourtant, ce n’est pas faute pour le recteur de se démener pour le territoire, « chaque fois qu’un maire me sollicite pour quoique ce soit, nous le soutenons, et nous continuerons. Nous avons d’ailleurs financé à la place des communes, les livres du Plan ‘Dire, Lire, écrire’, car l’objectif est de lutter contre l’illettrisme, et chaque journée perdue est un recul. »
Un message a été envoyé aux enseignants du secondaire pour éviter toute prise de risque de déplacement dans des zones à tension, « ces bandes arrivent à paralyser l’île, et à faire en sorte que les droits fondamentaux ne soient plus exercés », déplore-t-il pour ce énième épisode où la scolarité est une nouvelle fois mise à mal à Mayotte.
Anne Perzo-Lafond