28.8 C
Mamoudzou
mercredi 22 janvier 2025

La dernière soirée du Festival Sanaa chamboulée par des incidents

Samedi soir, se tenait la dernière soirée tant attendue de la première édition réussie du Festival Sanaa à Mamoudzou. Mais alors que l’évènement atteignait un très bon niveau de prestation, avec des live divers et variés, le show de Niska a malheureusement été interrompu par des violences, provoquant un mouvement de panique du public, venu très nombreux pour admirer l’artiste.

Sans surprise, le dernier jour de l’évènement musical de cette rentrée mahoraise, ne pouvait que recevoir plus de monde pour conclure en beauté. Pas moins de huit mille personnes ont fini par remplir le parking du marché couvert de Mamoudzou et ses alentours. Presque digne de la capacité du dôme de Marseille, en incluant l’auditoire sur l’allée longeant l’espace privatisé et les quelques curieux ayant préféré les trottoirs de la départementale, pour une meilleure visibilité que les derniers arrivant dans l’enceinte du festival. Famille, amis, jeunes, parents et officiels partagent le bonheur d’un évènement organisé pour eux.

La programmation alléchante, a convaincu un public toujours chauffé par les organisateurs. Peut-être un peu trop d’ailleurs. Les artistes invités ont eu le droit à quelques instants de fulgurances, jusqu’à malheureusement un gros incident terminant prématurément la soirée.

Nixo et sa bande, en compagnie de Patsaou

Les derniers artistes avant le désordre

Il est 20h, c’est le dernier soir, on se permet un peu de retard pour que l’audience soit la plus importante possible. Le public est prêt comme jamais, le show commence enfin.

All Perla ouvre la soirée, accompagné par des confrères. Il démarre sobrement, mais la pression est là, le public a une attente très forte ce soir. Le rappeur tient son show et se donne au public au niveau des barrières, entre la scène et la fausse. Un peu dans le modèle artistique que Terrell Elymoor proposait la veille. Quand une recette fonctionne, rien de mieux que de la reprendre.

Enfant de Kaweni, Reed Blowz, prend la relève d’All Perla, tout en gardant une dynamique identique. Plein d’enthousiasme, entre featuring et déhanchés rythmés, l’artiste garde le pouls du public dans son beat. Ses duos sont suants et vifs, l’audience est très réceptive.

L’arrivée de Kim est comme un coup de canon. Entre les téléphones allumés tel des torches, des cris de joies, tout cela offre à la chanteuse caribéenne un accueil triomphal. L’artiste zouk, propose quelques titres de son répertoire, sans trop de rencontre avec le public. Elle quitte la scène le temps d’un titre, puis remonte pour clore son live, telle une rock star.

Reed Blowz tient son beat

Nixo entre en scène tel un boulet de canon. En pleine forme le rappeur de Kavani, très apprécié du public mahorais, propose un show unique, mêlant danse et beat, et entrain du public à chanter. Tout ça pour conclure avec l’invitation de Patsaou. Une agréable surprise, vive et pleine de créativité, à travers un morceau original partagé à trois voix et très chorégraphié.

Enfin, c’était la grosse attente de ces trois jours : le premier concert de Niska à Mayotte. Une invitation que le rappeur n’a pas manqué de fièrement souligner dès son entrée flamboyante. L’artiste star de cet événement ne fait pas les choses à moitié. Il est de ces musiciens au rythme dans la peau, à la voix grave et maîtrisé, à la gestuelle admirable. Tout le monde semble heureux, des larmes perlaient même dans les yeux de certains, des sourires lumineux sur les visages. C’était fort, un moment inoubliable.

Et puis soudain… Le vide… Un mouvement de foule se fait. Les gens sont serrés les uns contre les autres, les barrières devant la scène cèdent. Tout le monde est dépassé, sonné, apeuré. Pourtant les organisateurs et le public s’ordonnent peu à peu, et reforment l’espace pour espérer qu’il y ait reprise. Niska est remonté sur scène avec son équipe. Trop tard, la police a déjà lancée des fumigènes, les spectateurs ont les yeux qui brûlent. La sécurité du festival prend alors l’initiative de faire peu à peu évacuer le public par les issues de secours prévues.

Un des organisateurs chauffe l’audience

Au loin des groupes d’individus, démarrent des caillassages aux entrées de la ville.
Heureusement, tout cela sera stoppé un peu plus tard.

Il est deux heures du matin, Mamoudzou retrouve son calme au milieu du vestige laissé par les mouvements de panique.

La promesse était là, c’est l’essentiel à retenir pour que la prochaine proposition ne soit que meilleure ! Ne gardons pas de notre île ce seul souvenir.

Ritsowonana !

Germain Le Carpentier

 

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

« On nous refuse tout ! « , le cri d’alerte des professionnels de santé libéraux de Mayotte

Un mois après le passage du cyclone Chido, les professionnels de santé libéraux dénoncent des conditions de travail "toujours intenables".

L’utilité des rapports parlementaires sur la gestion des risques naturels en Outre-mer

Le 27 mai 2024, il y a donc 8 mois, la commission d’enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d’outre-mer de l’Assemblée rendait son rapport. Idem pour la Délégation sénatoriale aux Outre-mer. Des feuilles de route sur les écueils à éviter et les préconisations à suivre. Avec en préalable, l’installation d’un radar météo.

Justice : un an d’emprisonnement avec sursis pour « un stagiaire du vol »

Le tribunal judiciaire de Mamoudzou retrouve petit à petit son rythme habituel après Chido. Ce mardi, un jeune homme de 22 ans a été jugé pour vol et tentatives de vols pour des faits qui se sont déroulés entre 2022 et 2024. Le sang du prévenu avait été retrouvé à La Poste, l’Association pour le Droit à l’Initiative Economique (ADIE) et la bibliothèque de Dzoumogné.

À Mayotte, les prix des billets d’avion s’envolent…

Lors du passage du cyclone, l’aéroport a été ravagé, provoquant l’isolement aérien de l’île pendant plusieurs jours. La reprise des vols commerciaux le 1er janvier a permis à des familles séparées pendant le cyclone de progressivement se retrouver. Malgré cela, certains habitants tardent toujours à rejoindre l’archipel, en raison de la cherté des billets d’avion.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com