« Voilà une initiative qui tombe à point nommé. Parler de vivre ensemble par les temps qui courent est une nécessité ». Lors de la première séquence de cet événement à la Maison des jeunes et de la culture (MJC) de M’Gombani, la 4e vice-présidente en charge des sports, culture et jeunesse, Zouhourya Mouayad Ben, s’est félicitée de la démarche du premier édile de Mamoudzou. Des félicitations également exprimées par le président de la Communauté d’Agglomération Dembéni-Mamoudzou, ou encore le président de l’Association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf Rachadi Saindou.
L’histoire de Mayotte s’inscrit dans le vivre ensemble
Dans son allocution, Ambdilwahedou Soumaïla a souligné que « la diversité culturelle » est bel et bien présente à Mayotte. C’est à partir d’un constat, « chaque jour des milliers de personnes viennent à Mamoudzou pour travailler, consommer ou rejoindre d’autres localités », et d’une interrogation, « est-ce que ces différentes communautés s’échangent-elles? » que sont nées les premières Journées du vivre ensemble. La volonté du maire est d’inscrire cet événement en tant que futur rendez-vous annuel afin de conserver et d’accroître la cohésion et la cohabitation harmonieuse entre les multiples communautés pour maintenir le lien social entre elles et mais aussi entre les générations.
Lors de leurs prises de parole, l’historien et archiviste Inssa de N’Guijizou, et le conférencier et écrivain Salim Mouhoutar, sont revenus aux racines de la société mahoraise et son évolution à travers les siècles, « une île dont le bassin culturel est celui du swahili, avec la langue swahili, avec une aire culturelle d’influences africaines arabes, perses et indiennes ».
Le sport vecteur de valeurs
Malgré l’inscription du vivre ensemble dans « l’ADN de l’histoire de Mayotte », les récents événements de Petite-Terre et de Kaweni semblent néanmoins participer à « sa remise en cause ». Afin de consolider et favoriser le partage de valeurs communes, le sport revêt une dimension fédératrice pour la jeunesse et le territoire du département dans son ensemble. A ce titre, l’inauguration de l’école municipale de l’excellence sportive de Mamoudzou, à la MJC de M’tsapéré, s’est pleinement inscrite dans le programme des Journées du vivre ensemble. L’excellence sportive, à l’instar de l’excellence académique, sont au cœur des préoccupations de la municipalité du chef-lieu. Cette école constitue une passerelle afin que la jeunesse de Mamoudzou puisse atteindre le haut-niveau aussi bien régional qu’international.
A ce titre, le maire a rappelé que la mairie « a mis en place une bourse de l’excellence sportive ». D’un montant de « 6000 euros par an, elle est octroyée à tout jeune de Mamoudzou désirant s’inscrire dans un centre de formation à Mayotte, en métropole ou en Europe » a précisé Ambdilwahedou Soumaïla. Dans le cadre de la volonté d’accueillir les Jeux des îles 2027, Madi Vita président du Comité Régional Olympique et Sportif de Mayotte a rappelé que « c’est à travers des événements comme celui-ci que nous y arriverons », saluant l’initiative du premier édile de Mamoudzou et invitant « les autres maires à avoir la même dynamique ».
« Eloigner les spectres de la violence »
La ville a en effet multiplié les initiatives avec la construction d’infrastructures sportives telles que le futur stade municipal de Tsoundzou 1 et le nouveau gymnase à M’gombani. El Anrif Hassani, élu du canton de Mamoudzou 1 au Conseil départemental, a souligné « l’importance du sport pour faire société », un moyen «d’éloigner les spectres de la violence ». L’exemple ayant suivi la parole, le dévoilement de la plaque de l’école municipale de l’excellence sportive de Mamoudzou a été suivi par l’inauguration du premier city stade de la ville. Une infrastructure sportive au service de l’aménagement urbain favorisant les rencontres entre les jeunes, lieu de sociabilisation et de partage dans la communion du sport.
Afin de sceller cette première édition, lors de la matinée du 20 août, des volontaires de différentes communautés religieuses, sociales et culturelles, agents de la ville ont participé à la plantation d’un arbre du voyageur au parc de la Pointe Mahabou. Revêtant symboliquement la dénomination « arbre du vivre ensemble », il est une invitation à inscrire dans la durée cette initiative municipale. A l’instar de la préservation de l’environnement, la question du vivre ensemble est affaire de tous.
Pierre Mouysset