La protection judiciaire de Mayotte est à la recherche de familles d’accueil pour compléter leur effectif. Ce dispositif participe à l’éducation et à l’insertion des mineurs faisant l’objet d’une décision de justice. Un moyen efficace pour lutter contre la récidive.
Le placement en famille d’accueil des mineurs suivis au titre de l’enfance délinquante fait partie des modalités de prise en charge proposées par le ministère de la Justice. A Mayotte, selon les chiffres clés 2021-2022 de la Direction interrégionale de l’Île de France et de l’Outre-mer, sur l’ensemble des 1737 des mesures suivies pénales et civiles, 54.7 % concernent les mesures de milieu ouvert, 38.3 % les mesures d’investigation et 7 % des mesures de placement.
La famille d’accueil, un des multiples dispositifs de la PJJ
La protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) a un ensemble de palettes de prises en charge soit en milieu ouvert, c’est-à-dire que les jeunes ne sont pas placés mais suivis par nos équipes car vivant toujours chez leurs parents », explique Fatwa Benabdelhafid, de la PJJ à Mayotte. Les enfants peuvent également être « placés en foyer classique, en foyer éducatif fermé, être en détention et peuvent aussi bénéficier d’une prise en charge en unité éducative d’hébergement diversifié », poursuit-elle. Dans cette unité, l’offre à l’égard du mineur est soit la « famille d’accueil en semi-autonomie ou bien en foyer travailleur ».
Afin de compléter les effectifs, la PJJ de Mayotte est à la recherche de « 5 familles d’accueil » informe Fatwa Benabdelhafid. Sachant que « grosso modo une famille d’accueil a généralement un jeune », actuellement 25 places sont occupées. Ces familles accueillent temporairement des jeunes ayant commis une infraction. Leurs démarches consistent à les accompagner, participer à leur éducation et à leur insertion tout en leur offrant un cadre structurant. En parallèle, « une unité spécialisée de la PJJ suit aussi ces jeunes », fait savoir Fatwa Benabdelhafid.
Une démarche citoyenne
Qualités relationnelles, écoute, autorité et patience sont essentielles pour prétendre s’investir dans cette démarche citoyenne afin d’accueillir des jeunes âgés de 13 à 17 ans. Selon le ministère de la Justice, « tout le monde peut être famille d’accueil » dans la mesure où « les jeunes accueillis ont avant tout besoin
de personnes solides et disponibles, en mesure de comprendre leur situation et de s’y adapter, tout en leur offrant un cadre rassurant ». Si les dépenses de transport, d’habillement, de soins sont prises en charge par la PJJ, la famille d’accueil bénéficie aussi d’une indemnité journalière. Les responsabilités sont aussi de mise dans la mesure où la collaboration avec la PJJ est quotidienne qu’il s’agisse des psychologues, des éducateurs ou encore de l’encadrement. Les familles d’accueil sont en outre accompagnées par des agents de la PJJ à toutes heures du jour et de la nuit, tout au long de la semaine.
Après un premier point sur les conditions d’accueil matérielles et éducatives, un entretien de recrutement est organisé avec un psychologue de la PJJ. La démarche de famille d’accueil contribue à éduquer, protéger et insérer les mineurs confrontés à la justice dans un objectif de lutte efficace contre la récidive.
Pierre Mouysset