« Ce n’est tout simplement pas normal cette histoire ». Le ton de la 4e vice-présidente du Conseil Départemental, chargée des Sports, Culture et Jeunesse, ne cache pas son agacement et sa lassitude au regard de l’absence d’artistes représentant Mayotte à la Fête de la musique au ministère des Outre-mer. « Après la non association du département aux Etats généraux du multilinguisme dans les Outre-mer qui se sont tenus à La Réunion en octobre 2021, c’est la deuxième fois depuis que je suis élue que Mayotte est oubliée », concède Zouhourya Mouayad-Ben.
Caraïbes et océan Indien à l’honneur sans Mayotte
Cette édition de la Fête de la musique est pourtant loin d’être anecdotique ; elle marque la quarantième année de son existence. L’occasion pour les locataires de la Rue Oudinot de placer cette soirée sous le signe du « son de la Caraïbe et de l’océan Indien ». Le site du ministère des Outre-mer invite notamment à venir partager « ce beau moment d’expression qui vise à mettre en lumière la diversité culturelle de nos territoires, au rythme d’une richesse musicale d’envergure internationale ». Si la Martinique, la Guyane, la Guadeloupe ainsi que La Réunion sont belles et bien représentées par leurs artistes, Mayotte, quant à elle, est aux abonnés absents de la programmation ; information confirmée par le label musical ayant organisé la soirée.
Une urgence de programmation qui ne disculpe pas l’oubli du territoire
Joints par message, les organisateurs admettent que « cette opération a été montée en 15 jours, et nous avons fait cela dans l’urgence totale », tout en espérant « que l’an prochain on aura le temps de peaufiner la programmation ». Face à cette réponse, Zouhourya Mouayad-Ben n’a pas manqué de réagir : « l’urgence, je comprends, mais ce n’est pas normal que le territoire de Mayotte soit oublié », précisant dans ses propos qu’« ils n’ont contacté personne, ni la Délégation de Mayotte à Paris, ni les élus, ni aucun artiste à Mayotte ». Un oubli que la 4e vice-présidente ne souhaite pas laisser passer, « nous allons faire un courrier pour leur signaler ». Heureusement que l’île peut compter sur son dynamisme culturel et ses groupes locaux pour se suffire à elle-même afin de célébrer cette fin de journée dans l’allégresse.
Pierre Mouysset