Colloque sur « La place de la coutume à Mayotte » au CUFR

Le Centre Universitaire de Recherche et de Formation (CUFR) organise la restitution publique du projet de recherche intitulé "La place de la coutume à Mayotte" porté notamment par Aurélien Siri, directeur du CUFR et maître de conférences en Droit privé, qui se déroulera le mercredi 1er juin 2022 à l'amphithéâtre du CUFR de Dembéni.

L’article 75 de la Constitution, selon lequel « les citoyens de la République qui n’ont pas le statut de droit civil commun, seul visé à l’article 34, conservent leur statut personnel tant qu’ils n’y ont pas renoncé » permet aux Mahorais, en théorie, de continuer d’être régis par leurs coutumes, pour toutes les questions relevant, dans un sens élargi, à leur statut personnel.

Le processus de départementalisation n’a pas remis en cause ce principe, mais la volonté « d’accompagner » l’évolution statutaire de Mayotte a conduit le législateur à diverses adaptations vidant peu à peu le domaine de la coutume locale de son contenu et à transférer les compétences juridictionnelles et notariales des cadis, autorités de « droit local », vers les juges et notaires dits « de droit commun ».

Entre octobre 2018 et décembre 2021, un groupe de chercheurs réunissant plusieurs laboratoires et 24 contributeurs a entrepris une recherche collective sur le thème de la coutume à Mayotte, financée par le ministère de la Justice (GIP Mission de recherche Droit et Justice – devenu Institut des Études et de la Recherche sur le Droit et la Justice) et dont le rapport final vient d’être remis.

En 2016, le DU Valeurs de la Républiques et de l’Islam permettait aux cadis d’évoluer entre les deux mondes, coutume et droit commun

Les objectifs de cette recherche étaient les suivants : appréhender comment ces différentes mutations du droit applicable à Mayotte sont vécues par la population ; vérifier comment la coutume est mise en pratique, à la fois par les justiciables et par les praticiens du droit ; permettre une meilleure compréhension d’une République qui se veut laïque, dans un jeune département français ultramarin complexe, marqué par de fortes tensions sociales, et où 95% de la population est de confession musulmane ; mieux comprendre quel(s) rôle(s) doivent ici jouer les représentants de l’État, mais aussi certaines associations et certains représentants de la société civile.

Etant donné l’importance pratique et politique de cette recherche collective et l’implication de tous ces acteurs, il a été décidé d’effectuer, en présence de l’équipe, une restitution publique des résultats de ces travaux. Cette présentation sera déroulera en plusieurs temps de discussion et d’échanges entre les différents participants et avec le public, pour permettre d’enrichir la réflexion et de susciter les propositions.

L’entrée à cette manifestation scientifique est gratuite, inscription obligatoire en cliquant ici.

Consulter le Programme colloque TDC

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