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Assises de la parentalité : « L’éducation commence avec les parents », souligne le président national des CEMÉA

Tenter d’apporter des solutions concrètes face à l’aggravation des actes de délinquance juvénile non contrôlables en mobilisant tous les acteurs de l’éducation, tel est l’objectif des Assises de la parentalité qui se sont ouvertes ce lundi au CUFR de Dembéni. Elles se clôtureront ce mercredi avec une conférence de synthèse reprenant les grands axes d’actions qui auront émergé d’ici là.

Pendant trois jours, les acteurs sociaux en lien avec l’enfance vont se réunir au CUFR de Dembéni pour tenter d’apporter des solutions et de développer des axes d’actions afin de répondre aux besoins criants de repères éducationnels dans une société tenaillée, d’une part, entre la tradition à sauvegarder et, de l’autre, la modernité à encourager.

Favoriser l’échange et le dialogue avec les tables rondes

« La situation des jeunes interpelle tout le monde et la question qui revient sans cesse est : comment faire pour apaiser ce climat ? », explique le président du Centre d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active (CEMÉA) Actoibi Laza. Il poursuit, « le but de ces Assises de la parentalité est de réunir tous les partenaires pour trouver des pistes de réflexions. Ce travail doit pouvoir mener à constituer un noyau d’actions, et cela ne s’arrêtera pas le 25 mai ». Inclure la méthode dans la durée pour apporter des solutions concrètes, un enjeu de taille à Mayotte au regard du phénomène que beaucoup d’observateurs appellent « parents démissionnaires ».

Des tables rondes pour faciliter les échanges et les débats

Durant la matinée de ce lundi, 2 tables rondes étaient prévues. Si la première s’est organisée autour de la thématique du rôle des parents dans l’éducation, la seconde s’est attardée sur l’évolution de la société mahoraise dans son ensemble et de ses conséquences sur l’éducation. Réunissant plus d’une quarantaine de participants, les discussions ont été dynamiques, les prises de paroles réfléchies, parfois houleuses mais toujours cordiales.

Les parties prenantes du domaine social ont ainsi pu souligner que l’éducation des enfants ne pouvait se

Les Assises se termineront ce mercredi à l’occasion d’une conférence de restitution des travaux

limiter à leur donner à manger, que l’écoute active était une nécessité pour comprendre leur problématique et qu’en aucun cas les écrans ne devaient être un moyen de se défausser de leur éducation. Ce dernier point a également été relevé lors de la table ronde numéro 2. Pour Pierre Procolam, membre du CEMÉA Martinique, « les enfants avec les écrans deviennent sources d’information pour les parents, ils font parfois l’interface avec les administrations, traduisent les documents en français. Cela peut créer des problèmes car ils sont dépositaires d’un certain savoir que n’ont pas leurs parents ».

« Il y a une contradiction aujourd’hui entre la modernité et la tradition »

En outre, « la question de la parentalité est primordiale mais est souvent beaucoup trop évacuée. L’éducation n’est pas que l’affaire de l’école. L’éducation commence avec les parents, se tisse dans le tissu associatif, a souligné le président national du CEMÉA et pédagogue Philippe Meirieu. Il y a une contradiction aujourd’hui entre la modernité et la tradition. Une hybridation est à trouver y compris sur la question de l’égalité qui peuvent heurter certaine conception de la société traditionnelle ».

Une problématique qui n’est pas uniquement spécifique à Mayotte comme en atteste Alex Eloi, représentant du CEMÉA Guyane, « Mayotte et la Guyane présentent de nombreuses similitudes que ce soit au niveau de la violence juvénile, de l’immigration mais aussi de la place de la modernité dans une société traditionnelle ». La présence d’autres membres du réseau CEMÉA est une opportunité pour croiser différentes approches, « nous profitons de ces moments pour écouter, participer et mieux comprendre », témoigne Pierre Procolam.

Un manque de temps pour approfondir les thématiques

Image d’illustration, La question de l’éducation est un corollaire à la résorption de la violence des jeunes

Si les sujets abordés en lien avec l’éducation ont permis de faire dialoguer les acteurs présents, la densité des thématiques abordées semble davantage soulever de questions que d’apporter de réponses. « Il nous manque du temps pour approfondir les sujets » concède l’animateur de la seconde table ronde, Archimède Said Ravoay.

Difficile donc de ne pas survoler les sujets au regard de l’étendue de la problématique. Néanmoins, la conférence de mercredi matin permettra de faire la synthèse de l’ensemble des tables rondes du lundi mais également de ce mardi, afin de pouvoir décliner en actions concrètes les propositions ayant pu émerger au cours de ces matinées d’échanges. Seul le temps permettra de juger la pertinence d’une telle entreprise au regard de la délinquance juvénile à Mayotte.

Pierre Mouysset

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