29.8 C
Mamoudzou
dimanche 26 janvier 2025

Destruction de 122 cases en tôle par la préfecture à Combani et Miréréni

Après plusieurs revers judiciaires essuyés par la préfecture de Mayotte sur la programmation d'opérations de destruction d'habitat illégal, c'est un feu vert qui lui a été délivré pour initier la démolition de plus d'une centaine de cases en tôles à Combani et Mirereni ce mardi. Une manière de répondre aussi aux violences qui avaient sévi dans cette zone.

Des opérations de destruction de cases illégales avaient été menées dans le cadre de la loi ELAN, qui exige le relogement des habitants administrativement en règle. Ce qui n’était pas toujours le cas. Les associations de défenses des intérêts des habitants de ces quartiers s’en étaient emparé, et avaient déposé des recours, obtenant gain de cause, obligeant la préfecture à revoir sa copie.

Cette fois, la décision du tribunal administratif lui est favorable sur une grosse opération d’évacuation et de destruction de cases en tôle construites illégalement dans les quartiers de « La Pompa », à Combani, et de « Petite Terre »à Miréréni. Ce sont 122 cases illégales implantées à Miréréni et Combani et recensées en novembre dernier qui ont été détruites ce mardi 26 avril, sur ordre du préfet Thierry Suquet, toujours dans le cadre de la loi ELAN.

Sont visées bien sûr les conditions d’habitation irrespectueuses de la dignité humain, mais en couplant avec un autre objectif. Le prédécesseur de Thierry Suquet, Jean-François Colombet, avait initié par ces démolitions, une réponses aux violences commises par les jeunes dans certains quartiers. C’est le cas de la zone Combani/Miréréni, indique le préfet, qui évoque « une demande forte de la population, confrontée à un climat d’insécurité et de violence, après les graves troubles à l’ordre public qu’a connus la commune de Tsingoni fin 2021/début 2022, avec l’affrontement régulier de plusieurs bandes rivales. »

Une démolition qui tombe en plein Ramadan, et à quelques jours de l’Aïd, c’est rare.

Thierry Suquet en compagnie du maire Mohamed Bacar, pendant les opérations de démolition

Dans le cadre de cette opération, 95 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés sur les deux sites, et seront expulsés, et sur les 250 personnes ayant fait l’objet d’une enquête sociale de l’ACFAV (Association pour la Condition Féminine et l’Aide aux Victimes), 43 personnes représentant 8 familles ont accepté une proposition de relogement temporaire, indique toujours la préfecture.

Les terrains sur lesquels étaient implantées ces habitations sans droit ni titre, appartiennent au conseil départemental, au Syndicat des Eaux, à des propriétaires privés.

« Cette opération va permettre la construction de 34 salles de classes, d’une salle ULIS, d’un réfectoire, et d’un parking, à l’emplacement actuel des bangas du quartier « La Pompa » (Combani). À ce titre, la commune de Tsingoni bénéficie de l’assistance à maîtrise d’ouvrage de l’État et de son soutien financier, avec un concours de 8 millions d’euros déjà versé, sur un coût total estimé à plus de 13 millions d’euros, le différentiel étant apporté par la commune, via le Fond de Compensation de la TVA (FCTVA). »

Les travaux doivent débuter en juillet 2022, avec un accueil des 875 élèves prévu pour la rentrée 2024, permettant à la commune de Tsingoni de disposer d’infrastructures supplémentaires pour scolariser ses élèves.

« La destruction des bidonvilles n’est pas humainement facile, mais c’est une décision fondée sur le droit, c’est une demande forte de la population mahoraise, c’est une exigence de sécurité publique, de salubrité, et de dignité humaine », conclut Thierry Suquet dans un communiqué.

A.P-L.

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Le ministre des Outre-mer attendu à Mayotte jeudi prochain

Selon le ministère des Outre-mer, Manuel Valls devrait se...

Bien trier ses déchets après Chido

Le passage du cyclone Chido a produit énormément de...

L’université de Mayotte organise des journées d’accueil social & solidaire la semaine prochaine

Suite au passage du cyclone Chido et la tempête Dikeledi, l’université de Mayotte met en place des journées d’accueil social et solidaire à partir du lundi 27 janvier, sur le campus de l’université de 8h à 16h. Ces journées sont conçues pour offrir un soutien individuel à la communauté universitaire.

Action Logement se mobilise pour soutenir les salariés et auto-entrepreneurs après Chido

Le groupe Action Logement déploie une aide financière pour les salariés et les auto-entrepreneurs de l'île après le passage du cyclone.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com