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Destruction de 122 cases en tôle par la préfecture à Combani et Miréréni

Après plusieurs revers judiciaires essuyés par la préfecture de Mayotte sur la programmation d'opérations de destruction d'habitat illégal, c'est un feu vert qui lui a été délivré pour initier la démolition de plus d'une centaine de cases en tôles à Combani et Mirereni ce mardi. Une manière de répondre aussi aux violences qui avaient sévi dans cette zone.

Des opérations de destruction de cases illégales avaient été menées dans le cadre de la loi ELAN, qui exige le relogement des habitants administrativement en règle. Ce qui n’était pas toujours le cas. Les associations de défenses des intérêts des habitants de ces quartiers s’en étaient emparé, et avaient déposé des recours, obtenant gain de cause, obligeant la préfecture à revoir sa copie.

Cette fois, la décision du tribunal administratif lui est favorable sur une grosse opération d’évacuation et de destruction de cases en tôle construites illégalement dans les quartiers de « La Pompa », à Combani, et de « Petite Terre »à Miréréni. Ce sont 122 cases illégales implantées à Miréréni et Combani et recensées en novembre dernier qui ont été détruites ce mardi 26 avril, sur ordre du préfet Thierry Suquet, toujours dans le cadre de la loi ELAN.

Sont visées bien sûr les conditions d’habitation irrespectueuses de la dignité humain, mais en couplant avec un autre objectif. Le prédécesseur de Thierry Suquet, Jean-François Colombet, avait initié par ces démolitions, une réponses aux violences commises par les jeunes dans certains quartiers. C’est le cas de la zone Combani/Miréréni, indique le préfet, qui évoque « une demande forte de la population, confrontée à un climat d’insécurité et de violence, après les graves troubles à l’ordre public qu’a connus la commune de Tsingoni fin 2021/début 2022, avec l’affrontement régulier de plusieurs bandes rivales. »

Une démolition qui tombe en plein Ramadan, et à quelques jours de l’Aïd, c’est rare.

Thierry Suquet en compagnie du maire Mohamed Bacar, pendant les opérations de démolition

Dans le cadre de cette opération, 95 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés sur les deux sites, et seront expulsés, et sur les 250 personnes ayant fait l’objet d’une enquête sociale de l’ACFAV (Association pour la Condition Féminine et l’Aide aux Victimes), 43 personnes représentant 8 familles ont accepté une proposition de relogement temporaire, indique toujours la préfecture.

Les terrains sur lesquels étaient implantées ces habitations sans droit ni titre, appartiennent au conseil départemental, au Syndicat des Eaux, à des propriétaires privés.

« Cette opération va permettre la construction de 34 salles de classes, d’une salle ULIS, d’un réfectoire, et d’un parking, à l’emplacement actuel des bangas du quartier « La Pompa » (Combani). À ce titre, la commune de Tsingoni bénéficie de l’assistance à maîtrise d’ouvrage de l’État et de son soutien financier, avec un concours de 8 millions d’euros déjà versé, sur un coût total estimé à plus de 13 millions d’euros, le différentiel étant apporté par la commune, via le Fond de Compensation de la TVA (FCTVA). »

Les travaux doivent débuter en juillet 2022, avec un accueil des 875 élèves prévu pour la rentrée 2024, permettant à la commune de Tsingoni de disposer d’infrastructures supplémentaires pour scolariser ses élèves.

« La destruction des bidonvilles n’est pas humainement facile, mais c’est une décision fondée sur le droit, c’est une demande forte de la population mahoraise, c’est une exigence de sécurité publique, de salubrité, et de dignité humaine », conclut Thierry Suquet dans un communiqué.

A.P-L.

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