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jeudi 25 avril 2024
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Entre gale et vaccination Covid, la réserve sanitaire toujours mobilisée dans le 101ème département

Face à l’augmentation des signalements de cas de gale, l’Ars se mobilise en faisant appel aux forces de la réserve sanitaire arrivées sur le territoire. L’Agence de Santé lutte contre l’épidémie via des interventions de soin et de désinfection journalières. De la même façon, les effectifs de la réserve sont toujours sur le pont pour la vaccination Covid, laquelle stagne sur le territoire, malgré la menace latente d'une nouvelle mutation du virus. 

Parasitose causée par un acarien, la gale est une maladie qui peut toucher toute classe d’âge, toute catégorie sociale confondue. Elle se trouve favorisée par les conditions de vie en promiscuité, et se développe par le contexte humain étroit et prolongé, notamment par les rapports sexuels. La maladie se matérialise par des démangeaisons constantes, lesquelles se majorent principalement le soir et la nuit, et ce en divers points du corps : entre les doigts, sur les poignets, au niveau des organes génitaux… C’est ce que nous explique Tanguy Cholin, chef de service adjoint de la veille et sécurité sanitaire à l’ARS de Mayotte.
Ainsi, la réserve sanitaire a été mobilisée sur le sujet. Si à l’origine, l’ARS avait demandé trois médecins et trois infirmiers, c’est finalement le double d’effectif qui est présent sur le territoire. Et ce afin de procéder aux investigations autant qu’aux soins.
L’on ne recense que peu de données antérieures sur la présence de la gale sur le territoire. Et ce, parce que la maladie n’est pas « à déclaration obligatoire » suivie par l’ARS et SPF, donc pas de signalement spécifique pour cette maladie. « Donc les années précédentes, on a eu assez peu de données, grosso modo quelques dizaines de cas sur l’île chaque année » précise M Cholin.

La réserve sanitaire en action

Historiquement, dès le signalement de la maladie, les agents de l’ARS interviennent aux domiciles des personnes malades pour « dispenser les bons conseils notamment en termes d’hygiène » : «  Il y a tout un aspect environnemental de la désinfection du domicile derrière la gale, il faut laver les vêtements, la literie, etc… » reprend Tanguy Cholin. Il reprend : « C’est ce qu’on fait historiquement. Et en fin 2021, on est intervenus sur un signalement en collectivité qui a un peu changé la donne par rapport aux année précédentes puisque là, on a vu une situation où il y avait beaucoup de cas sur une seule collectivité donnée. Cela nous a donné l’idée que la gale est peut-être un peu plus diffuse que ce que l’on pensait les années précédentes.

Ainsi au fur et à mesures des interventions, les agents du service de veille et sécurité sanitaire réalisaient qu’il y avait de « plus en plus en plus » de signalements, avec un dispositif désormais similaire à celui des maladies à déclaration obligatoires. Ainsi, dès lors qu’un patient passe dans un dispensaire ou autre pour la gale, le soignant remplit un bordereau ensuite remonté afin d’avoir un suivi assez fin de cette maladie sur territoire mahorais.
« Cela nous a fait aussi penser que le concours de la réserve sanitaire allait vite être nécessaire. »
Le protocole de l’Oms sur les traitements de masse utilisé : les équipes de l’ARS procèdent donc au traitement par médicament autant qu’au traitement environnemental, allant dans les habitations pour dispenser les bonnes consignes d’hygiène aux habitants, tout en pulvérisant un acaricide. Mais le pour le moment, impossible de donner des chiffres stables sur l’épidémie en cours, puisque les interventions des réservistes sont journalières, et les lignes évoluent régulièrement.

Covid : « Rien ne nous empêche d’imaginer qu’on nouveau variant pourrait faire son apparition »

En ce qui concerne la vaccination Covid, les réservistes sont également mobilisés, comme ils l’ont été depuis le début de l’épidémie, les besoins des Outremers n’ayant pas été négligés sur ce plan. A ce jour, 27 professionnels de la réserve sanitaire sont sur le territoire pour veiller à cette tâche, des effectifs composés à deux tiers d’infirmiers et un tiers de médecins, un chiffre constant depuis plusieurs mois comme le précise le docteur Maxime Jean, infectiologue.
« Au niveau de la vaccination on voit que ça stagne un petit peu, on voit sur les courbes que chaque semaine les chiffres dont on pouvait se satisfaire précédemment ne sont plus atteint.

Une infirmière de la réserve sanitaire pratiquant un test Covid

Quelques personnes se présentent à la primo vaccination, quelques personnes à la dose de rappel » explique-t-il. Globalement, 3000 doses sont effectuées chaque semaine sur l’ensemble du territoire, bien que l’offre de vaccination n’ait pas diminué. « Le constat de ces chiffres qui se stabilisent ne nous satisfait pas, et nous sommes de nouveau en train de proposer des modifications dans la reprise de l’offre de vaccination sur le territoire » explique l’infectiologue rattaché à l’ARS. « A côté de cette primo vaccination, [le but] c’est aussi d’essayer de favoriser l’accès à la dose de rappel dans la mesure où l’on s’aperçoit qu’à peine un peu moins de 40% des personnes éligibles à la dose de rappel ont eu recours ».

Pour revenir sur les chiffres, selon les données datant de vendredi dernier, 59,6% de la population générale a reçu une dose, et 53,1% a un schéma considéré comme étant complet avant la dose de rappel. « Parmi ces personnes, seules 39,4% des personnes éligibles à la dose de rappel y ont eu recours » précise le médecin. Et ce dernier de rappeler que « le fait que la vague Delta n’ait pas eu l’impact imaginé à Mayotte et sur la santé des personnes, vient probablement du fait que le territoire a dû (le médecin émet là une hypothèse,ndlr) être protégé par un degré d’immunité suffisant à la fois pour éviter un grand nombre de formes sévères mais aussi pour limiter la diffusion du virus. Mais on sait que cette immunité est transitoire, et on sait – pour reparler de la dose de rappel- , que l’injection de la dose de rappel a pour but de véritablement booster l’immunité pour avoir une réponse importante et plus pérenne ».

Mais à l’heure où la crise épidémique du Covid semble bel et bien dépassée, faut-il encore envisager de se faire vacciner ? Oui, selon l’infectiologue : « Il est trop tôt pour considérer aujourd’hui que l’épidémie de Covid est terminée et qu’elle est véritablement derrière nous. La vague Omicron n’a pas eu d’impact majeur sur le système de santé en particulier sur les hospitalisations en médecine et en réanimation, mais on l’a vu maintenant depuis plusieurs mois, c’est un virus qui a une capacité de mutation qui est importante ».

Et ce dernier de conclure sur des mots qui ne sont pas sans laisser réfléchir : « Rien ne nous empêche d’imaginer qu’on nouveau variant pourrait faire son apparition. Et aujourd’hui, la meilleure façon de se protéger contre cet éventuel nouveau variant, c’est le vaccin ».

Mathieu Janvier

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