Si le salon de l’étudiant de l’an dernier n’avait pu se tenir, Covid oblige, une première expérimentation portée par l’association des étudiants avait déjà pu voir le jour en 2020.
C’est sur la base du bilan de la première année que s’est tenue cette édition 2022 de l’évènement, organisée par le Conseil départemental, en partenariat avec l’association des étudiants.
Comme l’explique son directeur, Saïd Mohammadi, « l’idée est toute simple : on est en pleine préparation à l’entrée de l’enseignement supérieur avec Parcoursup et tout ce qui va avec, et le département a souhaité faire plusieurs étapes dans le cadre de ce salon, sur différents lieux de Mayotte, afin d’aller à la rencontre des jeunes et de leurs parents, et leur présenter un certain nombre de métiers. Pour cela on a invité plusieurs partenaires, 38 ont répondu présents ». S’agissant des nombreux partenaires ayant répondu à l’appel, Saïd Mohammadi explique « qu’il n’y a qu’un professionnel pour représenter son métier et le parcours qu’il a suivi. Peut-être que ça pourra susciter des vocations chez certains jeunes, parce qu’on a aussi des métiers qui sont sous tension à Mayotte, comme tout ce qui touche au social, les métiers de la PMI également, et aussi des métiers simples comme l’agriculture, la pêche, qui apporte beaucoup au territoire et qui sont en manque d’effectifs. »
Le salon s’est ainsi vu organiser sous forme de Speed Dating. A leur entrée, les jeunes sont accueillis, et passent ensuite de stand en stand pour rencontrer les différents professionnels.
Et le succès était au rendez-vous : rien que sur la matinée, pas moins de 92 jeunes sont ainsi allés à la rencontre des acteurs de leur avenir. Une mobilisation des lycéens et des étudiants rendue possible par l’instauration de navettes de bus mises en place par le service de transport du département, lesquelles récupéraient les jeunes à leur domicile.
Acram, un jeune de terminale technologique du lycée de Sada, se dit entièrement satisfait de l’évènement, dont il a entendu parler par l’un de ses proches. « Je suis venu ici pour me renseigner sur les démarches à faire pour l’année prochaine, comment avoir les billets de LADOM… Ils m’ont bien orienté, donc je connais maintenant les démarches et ce que je vais faire l’année prochaine ».
Une façon de pallier les lacunes toujours existantes de l’information et de la communication quant aux filières de l’enseignement supérieur sur le territoire. « Ça m’a gravement aidé parce qu’il y beaucoup de choses que je ne connaissais pas ! J’ai rencontré des associations dont je n’avais jamais entendu parler de ma vie… ».
A un stand un peu plus loin, Tarak Ben Guiza, directeur du centre d’information et d’orientation de Mayotte, explique qu’il est ici pour « accompagner les élèves, les jeunes, dans leurs projets scolaires et professionnels. Ça veut dire les aider à faire les choix qui conviennent le mieux à leurs aspirations. Les aider aussi à choisir soit de faire des études, en restant à Mayotte, soit de choisir la métropole ou éventuellement un autre pays. C’est-à-dire de se dire : « quelles sont les meilleures chances pour réussir mes études le mieux possible ? ». Et ce avec des jeunes qu’il n’aurait pas forcément pu rencontrer en dehors du salon.
Un peu plus loin, au stand du RSMA, l’adjudant-chef Greg accueille lui aussi des jeunes, pour leur parler des différentes formations offertes par le régiment. « La plupart sont étudiants, on leur a dit quand même de poursuivre leurs études avant de venir nous voir. Que le SMA est là pour les jeunes, et qu’il ne faut pas qu’ils hésitent à venir nous voir » explique-t-il. « On recrute toute l’année, à l’heure actuelle pour 2022 on a 670 places offertes pour eux » conclue-t-il.
La police municipale de Dembéni a elle aussi répondu présente à ce rendez-vous, qui selon M Lassi, possède plusieurs vertus. « Beaucoup de jeunes se sont intéressés à ce que nous faisons. Un salon comme ça, ça nous permet aussi de faire une visibilité de la police municipale au niveau des jeunes, et surtout de leur montrer que nous on n’est pas là que pour la répression, la prévention avant tout… ».
Un salon que l’on pourrait considérer comme une réussite, et qui se poursuit cette semaine. Les prochaines étapes concerneront le Pôle culturel de Chirongui (communes de Chirongui, Boueni, Kani keli, Sada, kahani) , MJC de M’roalé (Communes de Mtsangamouji, Tsingoni, Ouangani, Chiconi) MJC de M’gombani (Communes de Mamoudzou Nord,Petite-Terre, Koungou), collège de Mtsamboro (Communes de Acoua, Mtsamboro, Bandraboua).
Mathieu Janvier