Violences sur mineurs : l’objectif du Collectif CIDE est « d’inverser la tendance »

Le collectif CIDE pour Convention internationale des droits de l'enfant, s'est réuni le week-end dernier à Mtsangabeach. C'est désormais 23 associations qui le composent. Des mineurs violents sont souvent des enfants qui ont été violentés. Un gros travail est à mener à Mayotte. 

Un nouveau bureau est constitué et les anciens et nouveaux référents « Convention Internationale des Droits de l’enfant » CIDE, les jeunes ambassadeurs des Droits auprès des enfants JADE, sont revenus sur la campagne #wamitoo. Toutes les infos (outils, bilan, etc.) sont disponibles sur le site dédié.
L’occasion aussi de revenir sur ce mois de février, particulièrement dense, avec le comité de pilotage du nouvel observatoire départemental de la protection de l’enfance ODPE le 8, l’invitation au CODIR de l’aide sociale à l’enfance ASE le 16, les rencontres avec la direction de l’observatoire régional de santé ORS et la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants CIIVISE le 25, sans oublier les diverses sensibilisations en milieu (extra)scolaire.
« Une dizaine de groupes de travail sont à nouveau sur pied, le travail de promotion de la charte et de la BD « Des cailloux sur la mer » ainsi que du questionnaire en ligne se poursuit, pendant qu’un effort de remontée d’indicateurs se met en place, en attendant l’enquête professionnelle qui sera menée prochainement sur le territoire.
Une réflexion sur l’adaptation des outils de sensibilisation à destination des personnes en situation de handicap est par ailleurs en cours, de même qu’un focus sur l’outil numérique et l’accompagnement à la parentalité », indique l’association.
Le choix est fait de poursuivre les efforts autour de l’article19 de la CIDE (la protection contre toute forme de violence physique et mentale) avec un focus sur les violences sexuelles faites aux enfants nous semble pertinent et fédérateur. « L’objectif premier est de prévenir un maximum de drames en amont, en intensifiant, en visibilisant et en mutualisant les outils et actions en lien avec l’éducation à la vie affective et sexuelle. »
La campagne à Mayotte

Il convient également d’interroger la chaîne allant de l’identification au traitement des informations préoccupantes et signalements, avec un focus sur la prise en charge des personnes victimes et des mis en cause, mais aussi les enjeux de la parole intime à Mayotte (cf. Colloque du 20 novembre 2021) dans le but de mieux comprendre les rouages de ce phénomène, à la fois universel et spécifique à chaque société.

« L’objectif in fine est de permettre d’inverser la tendance, pour qu’enfin la peur et la honte changent de camp. Une vaste mission certes, mais qui n’a d’égal que notre détermination. »
Les soutiens et référents CIDE institutionnels, qui seront bien entendu conviés aux groupes de travail et instances plénières, sont : Préfet de Mayotte DR-Droits des Femmes, DEETS Agence Régionale de Santé Mayotte, Association des Maires de Mayotte, TribunalJudiciaire, PJJ, Gendarmerie de Mayotte, MPF, Police Nationale de Mayotte, Département de Mayotte, ARLL – Mayotte, MGEN Océan Indien, Rectorat de Mayotte, IRTS de la Réunion, Antenne de Mayotte.
La prochaine intervention est le 8 mars au lycée des lumières (DRDFE et CDAD) et la prochaine rencontre institutionnelle le 14 mars.
Les associations membre de la CIDE associatifs « dont la mobilisation et le dynamisme sont enviés par tant d’autres départements », sont :
ALEFPA, Le Village d’EVA, Profession Sport & Loisirs Mayotte, Acfav France Victimes 976 Mayotte, Mlezi Maore, CEMÉA Mayotte, UDAF Mayotte, Apprentis d’Auteuil Mayotte, Caritas France – Secours Catholique Mayotte, Association  Fahamou Maecha 976, Ligue de l’Enseignement de Mayotte, Réseau Périnatal de Mayotte, Régie de Territoire de Tsingoni, EsPoir & Réussite de Doujani, Croix-Rouge française (Département de Mayotte), Souboutou Ouhédzé Jilaho  _ Ose libérer ta parole, Association Wema Watrou, Association Hyperbole, UDCSFM, le Mouvement du Nid, NousToutes 976, Haki Za Wanatsa

Pour parler chiffres :

Près de la moitié des répondants ont subi une agression sexuelle, ou quelque chose qui s’y apparente
6,7 millions de français sont victimes d’inceste, soit 3 à 5 enfants par classe. Parmi les 544 personnes interrogées à Mayotte lors de l’enquête menée par le Collectif, 37% se disent victimes d’agression sexuelle, 10% ne savent pas si ce qu’elles ont vécu en est une, 82% qui n’ont reçu aucune éducation familiale à la vie affective et sexuelle dans leur jeunesse, 53% disent ne pas connaître la loi et 63% de ceux qui pensent la connaître se trompent, 127 témoignages dont 1/4 disent n’avoir jamais trouvé d’espace pour se confier, 70% des personnes victimes se confient au moins une fois. « Il est urgent et primordial de sensibiliser les proches. » L’âge moyen des 1ères violences sexuelles intervient aux alentours de 10 ans, d’où la nécessité d’en parler dès le plus jeune âge et d’intensifier les efforts dans le 1er degré.
Le bénévoles ont travaillé durant 3000 h pour la campagne 2021, « d’où la nécessité pour chacun de s’approprier ce combat et ses enjeux ».

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