Aux assises, lourdes peines pour le gang qui visait des coffres forts

L'avocat général avait requis jusqu'à 20 ans de réclusion, demandant aux jurés de ne pas avoir "peur de sanctionner". Il a été entendu dans ses réquisitions. Une partie de la bande qui avait semé la terreur en 2016 est donc durablement incarcérée.

La justice a parlé. A l’issue d’un procès fleuve qui aura duré 10 jours, les accusés d’un gang qui avait semé la terreur en 2016 ont été reconnus coupables de cette série « impressionnante » de cambriolages, commis en bande organisée, avec des armes, et parfois avec violence. A chaque fois ou presque, c’est le coffre fort d’une entreprise qui était la cible, avec des butins allant jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Mais c’est aussi la « sauvagerie » de ces malfaiteurs qui a cristallisé le réquisitoire de l’avocat général. Ce dernier, à l’instar des avocats des parties civiles, a rappelé la violence dont faisait preuve le groupe pour parvenir à ses fins : un entrepreneur handicapé, battu à côté de son fauteuil roulant, des vigiles séquestrés… Les chombos présents sur les images de vidéo surveillance ne pouvaient servir à ouvrir les coffres, note le procureur, et témoignent de la détermination du groupe à violenter au besoin.

C’est ce qui avait motivé ses réquisitions lourdes, allant de 3 à 20 ans de réclusion pour la bande. La peine la plus légère s’expliquant par l’âge du plus jeune accusé, mineur lors des faits. Mais pour l’ensemble, l’avocat général avait demandé aux jurés de ne pas avoir « peur de sanctionner ». « Ils peuvent assumer la sanction qui accompagnera la peine. Ils sont tous responsables » a estimé le représentant du ministère public, arguant qu’il fallait par cette peine faire un « exemple » pour que les autres jeunes ne viennent pas à leur tour « tomber dans la délinquance ».

Les trois juges et les jurés populaires, après une longue délibération, ont rendu leur intime conviction mercredi, les braqueurs sont condamnés à de lourdes peines, de 13 à 18 ans pour 8 d’entre eux, et de 3 à 8 ans de prison pour les autres, moins impliqués. Tous écopent en outre d’une interdiction du territoire français, définitive pour la plupart. Celles ci seront mises à exécution à l’issue de leur incarcération.

Y.D.

Partagez l'article :

spot_imgspot_img

Les plus lus

Publications Similaires
SIMILAIRES

Le RSMA de Mayotte soutient l’école primaire d’Acoua 1 avec un don de fournitures scolaires

Un geste de solidarité entre les centres du Service Militaire Adapté au profit des élèves d’Acoua.

Prise illégale d’intérêts : le maire de Kani-Kéli relaxé

Soupçonné d’avoir favorisé des proches lors de recrutements municipaux, le maire de Kani-Kéli, Abdou Rachadi, a été relaxé. La justice évoque une procédure "insuffisante". Le parquet a dix jours pour faire appel.

La nouvelle billettique des barges : un ticket pour plusieurs modes de transport, rêve ou réalité pour la mobilité à Mayotte ? 

Surfer sur la mise en place d’une nouvelle organisation des ventes des billets du STM pour coordonner l’ensemble des transports en commun de l’île, c’est la condition de modernisation du territoire. Mais aussi un chantier à part entière où le Conseil départemental a un rôle central, développe Mohamed Hamissi*

Gestion de l’eau à Mayotte : comment s’inspirer des bonnes pratiques nationales

À Mayotte, l’eau est devenue un trésor rare. Depuis plusieurs années, l’île vit au rythme des coupures, des files d’attente et des citernes partagées. Entre un réseau à bout de souffle, des réserves qui se vident et une population en pleine croissance, la crise de l’eau s’enlise. Pendant que la métropole découvre à peine la modération dans l’usage de l’eau, les Mahorais, eux, la pratiquent déjà contraints et résignés.