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La piste cyclable ouvre la voie aux énergies renouvelables pour l’interco de Petite Terre

Du vélo, la communauté de communes espère passer à la voiture pour rouler à l’énergie renouvelable. Avec comme objectif, de descendre de la barge et de rallier l’aéroport en voiture électrique. Des projets qui avancent grâce à un dialogue continu avec la préfecture, souligne Saïd Omar Oili.

Les retardataires pour attraper la barge, ne peuvent pas les manquer : des travaux boulevard des Crabes en Petite Terre, imposent une circulation alternée, facteur d’embouteillages matinaux. La fautive, c’est la future piste cyclable qui va permettre de fluidifier la circulation sur une bonne partie de la commune.

Elle n’a pas été décidée au petit bonheur la chance par le président de la Communauté de Communes de Petite Terre (CCPT), Saïd Omar Oili, que nous avons rencontré : « Nous ne sommes pas autorité de transport, il fallait donc que le conseil départemental délibère pour nous la transférer. Ils n’étaient pas très chauds, pourtant, dans une optique de décentralisation, l’intercommunalité est plus proche des gens, nous sommes en première ligne quand on nous sollicite sur les embouteillages. Ils ont enfin fini par délibérer il y a quelques jours dans ce sens. Nous pouvons donc décliner notre Plan climat-air-énergie territorial (PCAET) sur les transports notamment, avec plusieurs volets qui ont tous comme objectifs la diminution des gaz à effet de serre et la fluidité des transports ».

En commençant par les vélos. « Nous travaillons sur la liaison Dzaoudzi-aéroport, avec 6 km de pistes aller-retour. Et ceci en continuité avec la piste cyclable existante à l’intérieur de Dzaoudzi. Mais Pamandzi sera également dotées, nous comptons en implanter sur les deux communes. » Les grands axes routiers de Petite Terre seront tous équipés de bandes ou de pistes cyclables, pour un total de 10km destinés aux vélos. « Pour les tracés définitifs, nous attendons de connaître les voies que prendront l’acheminement des blocs de terre destinés au rallongement de la piste. On sait déjà qu’une partie sera prélevée au Four à Chaux ».

Saïd Omar Oili rapporte solliciter l’expertise des services du SGAR à la préfecture

Ne pas hurler avec les loups

Et les agents de l’intercommunalité ont commencé à s’y mettre : « 15 vélos leur ont été alloués, mais que peuvent également utiliser tous les citoyens. » Il suffit de venir les demander. Les vélos pourraient être par la suite mis en libre-service.

Les travaux sont financés par le plan de relance, accompagné par la DEAL (l’équipement), l’occasion pour ce roublard de la politique qu’est Saïd Omar Oili de faire passer des messages sur un sujet sensible, preuves à l’appui : « Lorsque j’ai un projet, je contacte les services du SGAR et leur plateforme d’ingénierie, et je leur demande sur quels fonds ils peuvent m’accompagner, que ce soit sur les fonds européens ou sur le contrat de convergence. J’ai toujours le même interlocuteur, on va sur le terrain, et au niveau de la mairie ou de l’intercommunalité, nous montons des dossiers et ils sont financés. Ce n’est pas compliqué pour une collectivité de se calquer sur les méthodes qui fonctionnent. Les services de l’Etat peuvent donc être là à nos côtés sans que je hurle qu’on m’a pris mes compétences. C’est un exemple de ce que pouvait apporter un établissement public d’ingénierie ».

Il s’agit de l’établissement qui était inscrit au projet de loi Mayotte, destiné à rattraper le retard de consommation du contrat de convergence de 1,6 milliard d’euros, dont moins de 100 millions d’euros étaient engagés fin 2020, chiffres donnés par le ministre des Outre-mer.

Eviter de barger les voitures

Mohamed Hamissi donne le « la » sur un des vélos de l’interco

Autre service proposé dans le cadre du Plan de transport, l’évolution vers des véhicules électriques, concentrés dans un premier temps sur les déplacements professionnels des agents de la communauté de communes et de chacune des deux mairies. En parallèle, la société Mob’Helios développe un projet visant l’évolution des modes de déplacement actuels vers des modes de déplacement plus écologiques. « Les deux communes sont partie prenante du projet. A Dzaoudzi, nous aménagerons un espace en sortie de la barge avec des bornes électriques. En arrivant de Grande Terre, on pourra ainsi en récupérer une, et se rendre à l’aéroport où il sera possible de la laisser. Et faire l’inverse à l’arrivée de l’avion. Cela évitera de barger les voitures. »

Les projets de parking tiennent compte de cette évolution, « à Moya où nous voulons construire un plateau polyvalent avec des fonds Etat, nous envisageons un parking sous-terrain de 28 places équipé de bornes rechargeables.

Une vision cohérente avec le Plan de transports, rapporte Mohamed Hamissi, Directeur Environnement, PCAET, Transport et Mobilité de la CCPT : « Nous envisageons le renouvellement des véhicules automobiles vers de l’électrique d’ici 2025. Nous visons les énergies renouvelables pour lesquelles l’AFD nous aide au niveau des études et octroie des prêts à taux zéro. »

Une optique recherchée lors de la construction de la nouvelle mairie de Dzaoudzi, « nous utiliserons au maximum les énergies renouvelables, rapporte le maire, il y aura des panneaux photovoltaïques. Nous l’avons mis en place à la mairie, ça a réduit la facture d’électricité. » Un arbitrage à avoir avec Electricité de Mayotte (EDM), qui évoque régulièrement ses contraintes d’extension de capacité de production.

L’interco de Petite Terre se veut résolument « tournée vers l’avenir », « on ne fait pas de pub, on réalise ! », conclut le maire.

Anne Perzo-Lafond

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