Plus de 23.000 reconduites à la frontière en 2021 depuis Mayotte

Interception en mer et à terre, lutte contre le travail illégal ou contre les reconnaissance frauduleuse de paternité : la préfecture tire un bilan en forte hausse de la lutte contre l’immigration clandestine en 2021, après une année marquée par des épisodes de fermeture des frontières.

La première grande tendance qui se dégage est celle de l’augmentation considérable de cette activité régalienne de Lutte contre l’Immigration clandestine (LIC) d’une année sur l’autre, 2020 ayant été une année sous cloche Covid, avec une paralysie des reconduites lors de la fermeture des frontières pour raisons sanitaires.

En 2021, ce sont 23.724 reconduites à la frontière qui ont été menée sur 325 actions dans le cadre de l’opération Shikandra, soit une hausse de 78% par rapport à 2020. Elles ont été menées en mer et à terre.

Les premières ont vu la détection de 1.010 kwassas, soit une hausse de 43% (et non 56% comme indiqué) par rapport aux 703 détectés en 2020. Nota : 189 l’ont été grâce aux moyens aériens qui ont été mis en place pour la surveillance sanitaire des frontières, puis pérennisés pour la LIC. Sur ces repérages, environ la moitié, 45% exactement, a pu être intercepté, 459, soit 47% en plus que l’année précédente.

Pour la préfecture, ce sont « 68% des tentatives d’entrées qui ont été déjouée ». Un taux dont la justesse est difficile à appréhender, puisque justement ce sont des trous dans la raquette. Si donc 45% ont été interceptés sur les 1.010 kwassa repérés, l’infographie ne dit pas si les 55% restant ont été repoussés en dehors des eaux mahoraises. Sont-ils revenus ? Et combien n’ont pas été repérés alors qu’on sait que les kwassas partent des côtes anjouanaises en escadrilles pour justement déjouer les intercepteurs en nombre insuffisants à Mayotte.

Contrôle de papier à l’aéroport (Photo préfecture de Mayotte)

36 fraudes à la paternité recensées

L’ensemble des 459 kwassas interceptés transportaient 6.355 étrangers en situation irrégulière, interceptés par la PAF et la gendarmerie, ce qui fait une moyenne de 14 passagers par kwassas. On sait que certains considérés comme VIP, ne transportent qu’une ou deux personnes. 676 moteurs ont été détruits, et plus de 20.000 cartouches de contrebande pour une valeur de 650.000 euros.

Ce sont les interpellations à terre qui sont l’activité la plus importante de la PAF, avec 23.124 personnes placées au Centre de rétention, dans le cadre de contrôles d’identité par la police et la gendarmerie, « plus de 63 par jour », des interpellations en hausse de 47% par rapport à 2020.

L’autre facette de la LIC, c’est la dissuasion sur ceux qui profitent de ces arrivées d’étrangers en situation irrégulière. Un « travail en profondeur », rapporte la préfecture qui porte sur les interpellations de passeurs, « 324 ont été présentés à la justice », et le démantèlement de 4 filières, « dont une tête de réseau accusées d’homicide », et deux réseaux ayant transporté 10.000 migrants pour l’un, et 2.000 pour l’autre ».

Immigration, Mayotte, PAF
Les passagers embarqués sur l’intercepteur qu’un kwassa ait été arraisonné (Photo: Préfecture de Mayotte)

Sur place à Mayotte, 4 réseaux de fabrication ou de falsification de cartes d’identité ou de titres de séjour, ont été démantelés, 36 personnes ont été accusées de reconnaissances frauduleuses de paternité impliquant plus de 130 mères, et 809 contrôles d’emploi d’étrangers sans titre, « à terre et en mer », ont débouché sur 1,8 million d’euros d’amende pour les employeurs, et 17 barques de pêche détruites.

A.P-L.

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