Ce n’est un mystère pour personne, l’île au lagon regorge de jeunes athlètes, en attestent les très physiques courses de pneu, ou encore les réguliers lancers de cailloux dont l’actualité se gorge régulièrement. Mais là encore point de mystère, le plafond de verre du professionnalisme sportif est bien réel sur l’île au lagon.
Pourtant, avec le dispositif des écoles labellisés Génération Paris 2024, c’est un premier pas très concret vers le sport de haut niveau que prend le 101ème département.
« Être labellisé Génération 2024, ce n’est pas uniquement une récompense, c’est un engagement. »
Comme l’explique le recteur Gilles Halbout, le dispositif Génération 2024 « permet à toutes les écoles, mais aussi les établissements scolaires en général ainsi que les établissements d’enseignement supérieur, de partager les convictions que le sport change nos vies, que le sport apporte de l’énergie, du savoir-être, du vivre-ensemble et évidemment de la santé ». Le label est délivré par le ministère de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports, ainsi que celui de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en ce qui concerne l’enseignement supérieur. Qu’en est-il précisément alors ?
«Le label vise à développer des passerelles entre le monde scolaire en général, et le monde du sport, et encourager la pratique sportive, explique le recteur. C’est un de nos grands objectifs, au niveau de l’Education Nationale. C’est la raison pour laquelle on n’insistera jamais assez sur l’importance des 30 minutes d’activité physique quotidiennes, et du développement du sport scolaire ».
Ainsi, pour les douze écoles primaires concernées à Mayotte, « être labellisé Génération 2024, ce n’est pas uniquement une récompense, c’est un engagement. Un engagement à mettre plus de sport dans le quotidien des élèves, et permettre à un plus grand nombre de vivre l’aventure olympique, de s’y impliquer, de sensibiliser les camarades, et participer au rayonnement de cette manifestation ». Si 2024 semblait bien lointain du temps de l’annonce du dispositif désormais bien établi, la date se rapproche. C’est là pour Gilles Halbout la naissance d’une dynamique pour les jeunes d’aujourd’hui, qui « vont peut-être à la fin de leur scolarité, participer à des événements. C’est tout ce qu’on leur souhaite ».
Autre vertu du dispositif, le renforcement des partenariats entre les écoles et les clubs sportifs. « On a un objectif pour cette année et l’an prochain, d’avoir un maximum de jumelages entre des écoles et des clubs sportifs. Il faut qu’on développe ces projets structurants entre les clubs et les écoles » explique le recteur.
Mais au-delà, il s’agit également de permettre des participations aux journées et semaines nationales, à l’instar de la semaine olympique et paralympique qui s’ouvre la semaine prochaine. « Toutes les écoles labellisées seront présentes à chaque étape, afin d’être prêts pour les JO, et que nos élèves en soient aussi les ambassadeurs, les sportifs mais aussi les encadrants. » complète M. Halbout.
Une dimension sociétale
Pour Ahmada Tostao, Vice-président chargé du sport et de la professionnalisation au CROS, la labellisation et ses valeurs inhérentes vont encore plus loin : « Cette labellisation, c’est une reconnaissance aussi au niveau national. Ces valeurs de l’olympisme, l’excellence, l’amitié et le respect, c’est pour nos jeunes. Parce qu’on le sait bien aujourd’hui, ceux qui n’ont pas la chance d’être à l’école ou d’être éduqués dans les différentes associations, on a du mal à les contenir. Donc c’est déjà ça, valoriser ces établissements, tout en sachant qu’à Mayotte il y a des communes qui sont labellisées Terres des jeux 2024, donc ils ont aussi des actions à mener, et viendront effectivement voir l’USEP avec les écoles, pour les valoriser encore un peu plus ».
De belles promesses pour ce dispositif, qu’il s’agisse du plan sociétal, sanitaire ou même du rayonnement du territoire. Le potentiel des jeunes mahorais n’est plus à prouver, et si l’institutionnel se hisse à la hauteur de ses ambitions, l’île hippocampe et ses sportifs seront bientôt sur le devant de la scène.
Mathieu Janvier