Projet de loi Mayotte : le sujet se politise de plus en plus

Le timing aidant avec des élections présidentielles qui se rapprochent, réduisant peu à peu le nombre de conseils des ministres susceptibles de l’examiner, le projet de loi Mayotte entame sa 2ème semaine de feuilleton du « je t’aime, moi non plus ».

De cette loi, personne à Mayotte pour dire que « tout est bon chez elle, y’a rien n’à jeter », mais une demande quasi-unanime de réécriture, et chacun y va de sa proposition. Si les conseillers départementaux n’ont pas tout à fait refermé la porte en sollicitant toujours une loi programme, il en est comme Issihaka Abdillah qui n’y voit pas de contenu assez musclé, et nous rappelle que beaucoup étaient réticents à l’idée de la tenue des ateliers en mai 2021, « c’était une idée du ministre Lecornu que nous étions beaucoup à considérer avec méfiance comme une énième consultation de la population ».

Dans cette continuité, il estimait sur les ondes de Mayotte la 1ère que le refus du projet de loi Mayotte par les élus sonnait comme un désaveu pour le ministre des outre-mer et que dès lors, toute tentative de rattrapage ressemblait à une opération commando pour « sauver le soldat Lecornu ».

Depuis l’envoi des 85 propositions, c’est le silence du côté du ministère des Outre-mer

Un western où se croiseraient des bons et des méchants

Tout en s’en dédouanant, le président de l’Association des Maires de Mayotte (AMM), avait cosigné avec trois parlementaires LREM un communiqué pour sauver les meubles, une occasion estimaient-ils de rajouter les points manquants au document.

Il réitère en niant vouloir faire de la politique, et en se faisant le porte-parole des maires réunis en assemblée générale extraordinaire ce mardi 18 janvier 2022 à la mairie de Mamoudzou pour parler du projet de loi Mayotte.

Toujours dans un esprit de consensus, il joue dans ce nouveau communiqué, les médiateurs entre le gouvernement et le conseil départemental, pour solliciter une réunion afin de « chercher un compromis et éviter une impasse dramatique pour Mayotte », en « améliorant le texte ». Des éclaircissements sont demandés au gouvernement au sujet du calendrier, et c’est étonnant que ce dernier n’ait pas cherché à les fournir depuis jeudi dernier et l’envoi tardif des 85 propositions, à la qualité inégale. Certaines ayant déjà été actées, d’autres non.

Dépassionnant un débat trop souvent manichéen quelque soit le sujet de société à Mayotte, Madi Souf réitère vouloir « défendre les intérêts de Mayotte et des Mahorais dans l’unité, l’écoute et la recherche du consensus ».

A.P-L.

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