De revue à maison d’édition : Project’îles prend de l’ampleur !

La revue littéraire régionale Project’îles prend de l’ampleur et a créé récemment sa propre maison d’édition. Les Editions Project’îles, portées par les créateurs de la revue, les écrivains mahorais et malgache Nassuf Djaïlani et Jean-Luc Raharimanana, a publié ses premières œuvres le 1er octobre dernier. Domiciliée à Mayotte, il s’agit à l’heure actuelle de l’unique maison d’édition de l’île au lagon.

Si plusieurs maisons d’édition ont vu le jour au cours du temps sur notre île (les Editions du Baobab, les Editions Couleurs Métisses, etc.), aucune d’entre elles n’a malheureusement « tenu le choc ». Qu’à cela ne tienne puisque les écrivains Nassuf Djaïlani et Jean-Luc Raharimanana ont décidé de monter Les Editions Project’îles en parallèle de leur revue du même nom. Domiciliée à la fois à Chiconi, le village natal de Nassuf Djaïlani, et dans le Limousin, elles ont pour objectif de donner une visibilité aux écrivains de l’océan Indien. « Jean-Luc et moi-même sommes partis d’un constat : beaucoup d’auteurs écrivent dans la région, mais on en parle rarement. Dès sa naissance il y a 11 ans, l’objectif de notre revue a donc été de créer un organe de critique littéraire pour les auteurs de l’océan Indien », explique l’écrivain mahorais qui reçoit chaque année de nombreux textes d’écrivains en herbe ou confirmés. Son confrère et lui ont donc décidé de pousser encore plus loin l’aventure en créant une véritable maison d’édition.

Une mise en valeur de la littérature indo-océanique

« Editer à Mayotte. Editer depuis l’océan Indien, depuis une parcelle oubliée du monde pour se réapproprier le langage et l’imaginaire », peut-on lire sur le site internet de la toute jeune maison d’édition. « Notre objectif est de porter les auteurs et de faire émerger de nouvelles plumes », affirme Nassuf Djaïlani qui espère pouvoir éditer chaque année au moins un, voire deux auteurs qui n’ont jamais été publiés auparavant. Ceux qui écrivent dans leur langue natale se feront éditer en bilingue. « La tentation de publier ces auteurs uniquement dans leur langue d’origine a été grande, mais après réflexion nous nous sommes dit que ces textes seraient alors inaccessibles à leurs non-locuteurs, ce qui serait dommage. Notre ambition est au contraire de créer une passerelle entre les mondes », affirme l’écrivain.

Centré autour du personnage de la mère du poète, « Amère » donne à lire les fragments d’une enfance mêlée d’amour et de haine.

5 collections pour la jeune maison d’édition

Les Editions Project’îles sont organisées en 5 collections distinctes : essai, poésie, roman, jeunesse et « beaux livres ». Pour son lancement le 1er octobre 2021, les 5 ouvrages sont parus en même temps. Les éditeurs ont fait en sorte de publier un auteur d’un pays (ou d’une région) différent pour chaque collection. Mayotte a été mise en valeur via le recueil de Nadjim Mchangama, un tout jeune poète qui publie ici pour la première fois. « Amère », son ouvrage, est centré autour du personnage de sa mère et offre au lecteur « une traversée de l’enfance brûlée par une lucidité lancinante sur le devenir adulte ».

Pour cette année 2022, Project’îles publiera 3 ouvrages dès le mois de mars et les 2 autres en septembre. « Il y aura peut-être exceptionnellement un 6ème titre au mois de décembre », précise Nassuf Djaïlani.

Nora Godeau

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