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vendredi 26 avril 2024
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Marine Le Pen à Mayotte « il faut mener un bras de fer avec les Comores »

"Expulser les enfants avec leurs parents" tout en menant un "bras de fer avec les Comores" auxquels il faudrait mettre fin aux "millions versés". Le discours de la présidente du RN et candidate à l'Elysée vise un public précis : celui qui, hors de Mayotte, ignore que tout blocage diplomatique est synonyme de cessation des reconduites à la frontière.

Salouva sur les épaules, jasmin autour du cou, il ne manquait à Marine Le Pen que le Mzindzano pour montrer son amour de Mayotte, lors de son arrivée jeudi matin. Comme à chaque visite, la patronne du Rassemblement national (ex FN) a pu compter sur un accueil chaleureux.

Mais une fois l’image soignée, la candidate a enchaîné les discours contradictoires, comme celle d’un « bras de fer avec les Comores », tout en expulsant davantage. Marine Le Pen, en visite à Mayotte pour la troisième fois en cinq ans, connait les thèmes porteurs, au risque d’être taxée de populiste. En effet, il ne faut pas remonter loin -la crise de 2018 l’a montré- pour voir qu’il n’est pas possible de reconduire les ressortissants comoriens si Moroni se sent braqué, et ferme ses frontières aux retours forcés. Or, la candidate en campagne tient ce discours de « fermeté » :

« Je considère qu’il faut mener un bras de fer avec les Comores, il faut que le président comorien arrête de répéter en permanence que Mayotte n’est pas française, c’est inadmissible, et qu’il arrête d’essayer d’attenter à l’intégrité territoriale française, car il s’agit de cela à travers l’immigration massive qu’il organise. Il est hors de question de continuer à verser des millions aux Comores alors qu’ils sont engagés dans ce processus de destruction de Mayotte. Ma vocation c’est d’être présidente de la république française, ce qui m’importe c’est la situation économique de Mayotte, qui est obérée par la politique du président des Comores en matière migratoire ». Fustigeant la politique de regroupement familial, « terriblement malsain et ravageur pour ces enfants, et lourd à porter pour nous », elle estime qu’il faut en outre  » porter une politique d’une grande fermeté pour donner un avenir aux jeunes de Mayotte ; car c’est leur avenir qui est obéré. Il faut expulser les enfants avec les parents, c’est la solution la plus humaine et la plus efficace » estime-t-elle.

Le bras-de-fer et les reconduites sont deux ambitions difficilement réconciliables, l’histoire récente l’a montré. Mais le clin d’œil à l’électorat métropolitain et à la théorie du grand remplacement est assumé, devant les grands médias nationaux qui ont fait le déplacement. « Mayotte c’est notre avenir, c’est notre futur. Si nous continuons avec le laisser-faire, la métropole demain, ce sera Mayotte d’aujourd’hui » prédit-elle.

Mais qu’importe, sur un territoire en souffrance comme l’est Mayotte, la candidate d’extrême droite sait qu’elle peut compter sur une base électorale solide, et que son discours fera mouche. D’autant que certains constats dressés par la candidate à l’élection présidentielle sont étayés localement, et rendent audibles les promesses.

Rencontre invisible avec le président Ben Issa Ousseni et des « chatouilleuses »

En attendant d’être peut-être élue, Marine Le Pen s’est au moins fait couronner

« Je suis effrayée de voir l’aggravation des chiffres, de l’immigration, de l’ insécurité, de l’enseignement, des pertes de chances économiques, du désintérêt de l’Etat, d’une injustice qui s’assimile à une violence, à une maltraitance à l’égard des Mahorais » a-t-elle notamment exprimé à l’issue d’une rencontre d’une bonne demi-heure avec le président du Département Ben Issa Ousseni, qui a pris grand soin de ne pas apparaître publiquement aux côtés de la candidate, préférant un rendez-vous en intérieur, loin des caméras.

« Le président me dit qu’il se débat dans des situations difficiles, que les dotations globales de fonctionnement sont minimes, et basées sur un recensement qui est faux, ce qui rend toute politique difficile à mettre en œuvre, car on cache la misère » poursuivait-elle à l’issue de cet entretien lors duquel le solde migratoire a été aussi évoqué. « Les jeunes partent, les étrangers clandestins entrent, il faut arrêter ce processus » plaide Marine Le Pen. Interpellée sur les rapports de la Chambre Régionale des Comptes, souvent défavorables au Département de Mayotte par le passé, la candidate botte en touche. « Je ne suis pas candidate à la présidence du Département (…) J’essaye de parler de la justice, qui est qu’un département français soit traité comme un autre, la dotation globale de fonctionnement doit être égale voire améliorée dans les territoires contraints comme le sont les îles, et basée sur la population réelle. » Mais si elle prend position en faveur de plus de moyens pour le CD, c’est à l’Etat de mettre le paquet, estime la présidente du RN. « Les moyens accordés au département sont faibles, mais ce n’est pas le Département qui règlera les problèmes d’immigration clandestine et d’insécurité, c’est l’Etat. Il manque 1000 classes, voilà ce que me dit le président du département. »

« Ce rendez-vous s’inscrit dans une démarche que j’adopterai avec l’ensemble des candidats à la fonction suprême qui feront le déplacement à Mayotte « 

Ce dernier promet de son côté de garantir un tel entretien avec tout candidat qui viendrait à Mayotte. (voir son communiqué ci-contre)

Juste avant ce tête à tête, la candidate avait rencontré des soutiens locaux potentiels, les « mamans » qui manifestaient devant les locaux de la Cimade. La candidate RN a en effet fait une entorse à son programme officiel pour leur rendre visite, sans la presse, et saluer le « courage » de celles qui se revendiquent de l’héritage des Chatouilleuses.

« Je suis venue apporter mon soutien à toutes ces femmes que je trouve éminemment courageuses, animées par un amour de la France, et qui considèrent que des associations comme la Cimade contribuent à l’appel d’air et sont en train de tuer Mayotte » a brièvement expliqué Marine Le Pen. Elle s’exprimait alors depuis l’hôtel du Département à Mamoudzou.

La journée, chargée, s’est poursuivie avec une rencontre des Cadis, à la Cadéma, suivie d’une rencontre avec des familles de victimes.

Y.D

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