L’eau au cœur des problématiques actuelles
Les ateliers étaient ouverts à l’ensemble des élèves du lycée mais ce sont essentiellement des classes de premières qui ont participé aux ateliers. Les adolescents ont ainsi été sensibilisés à la problématique de l’eau par Kassim Mohamed Aboudou, professeur de physique-chimie au lycée Bamana. « A Mayotte la pénurie d’eau est un véritable problème… Aussi je trouvais intéressant de faire passer un message aux élèves sur ce sujet en leur montrant qu’il y a plusieurs solutions », explique le professeur. Les élèves ont ainsi pu comprendre la technique du dessalement de l’eau de mer et le principe d’un osmoseur. « Je leur ai montré plusieurs méthodes pour avoir de l’eau potable, notamment celle du dessalement, puisque nous avons une usine en Petite-Terre. Mais l’objectif est aussi leur faire comprendre que cela nécessite des études préliminaires, des financements, du personnel qualifié comme des techniciens spécialisés pour la maintenance ou encore des ingénieurs. Et ce n’est pas tout puisqu’il faut trouver également le bon endroit pour installer une usine ». Concernant une potentielle deuxième usine dans l’île, le professeur de physique-chimie espère que cela se fera. « La France n’a jamais croisé les bras… Elle sait s’adapter et répondre aux nouvelles technologies, aussi on y croit, même si cela demande un peu de temps », résume-t-il.
Nutrition et sport doivent aller de paire
Cette année le thème de la Fête de la science était le sport, il était donc tout à fait normal qu’un atelier y soit consacré et où les élèves ont pu pratiquer de la danse. Mais ce n’est pas tout puisqu’en parallèle il y avait un atelier nutrition. « L’idée est de faire comprendre aux élèves que le sport est bon pour la santé mais que la nutrition l’est tout autant, elle doit suivre. Cela ne sert à rien de faire du sport et de se ruer après sur des aliments ou des sodas bourrés de calories », explique Nicolas Dubois, professeur de SVT (Sciences de la Vie et de la Terre). Cet atelier, proposé initialement par les étudiants en master 1 MEEF (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) du CUFR de Dembéni, a spécialement été transposé pour les élèves de premières. « Nous leur avons fait des plaquettes informatives, sous forme de jeu, avec la composition de certains aliments pour tout ce qui concerne les protéines, les glucides et les lipides, ainsi que le nombre de kilocalories (kcal) afin qu’ils puissent lire et comprendre un étiquette nutritionnelle ». On apprend ainsi que dans une cannette de soda de 33 centilitres d’une marque très connue, il y a l’équivalent de 6 morceaux de sucre !
Les violences sexuelles dans le sport un sujet encore tabou
Enfin les élèves ont été sensibilisés aux violences sexistes et sexuelles dans le sport avec l’association mahoraise Profession Sport et Loisirs (PLS). « A Mayotte le sport est un espace de sociabilisation important, il y a beaucoup de gens qui le pratique. Nous avons donc mis en place un atelier, à la demande du rectorat, afin de faire de la prévention mais aussi en essayant de créer un lien de confiance afin que les élèves puissent éventuellement se libérer de certaines appréhensions. Pour cela, il faut qu’ils adhèrent aux informations qu’on va leur donner », raconte Alizé Potié, chargée de mission et formatrice au sein de PLS. Plusieurs thématiques ont ainsi été abordées, ainsi que les notions de consentement, de prescription ou encore les différents types de violences sexistes et sexuelles.
La Fête de la science a battu son plein durant près de trois semaines dans l’ensemble des établissements scolaires du territoire. Plusieurs milliers d’élèves ont ainsi pu se familiariser avec certaines disciplines scientifiques ou tout simplement partager et découvrir des expériences inédites.
B.J.