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Combani/Mirereni : un conflit qui date, le maire appelle à la raison, « il y a eu trop de victimes, trop de blessures »

Des querelles qui remontent à des temps immémoriaux, et qui se traduisent actuellement par des actes politiques où on ne sait qui joue quoi. Il va falloir en sortir, appelle le maire Mohamed Bacar. Qui est attendu sur les investissements à mener à Mirereni.

Rapportant la réunion qui s’est tenue en mairie sur les violences entre Combani et Mirereni, nous avions interrogé sur l’origine de la guerre que se mènent les deux villages à coup de pierres. Chacun reporte sur l’autre la faute originelle.

Une habitante de Mirereni a pris la plume ce samedi, pour s’adresser au maire de la commune, Mohamed Bacar, aux conseillers départementaux, à l’interco 3CO, aux cadis, au préfet. Elle déroule la pelote des incidents, pour remonter au 4 septembre 2020, où « quatre jeunes de Miréréni qui voulaient aller au lycée de Kahani et Sada mais qui n’avaient pas de bus, ce sont rendus à Combani pour tenter de faire de l’autostop et se rendre à leurs établissements respectifs. Ils se sont fait tabasser et dépouiller ». (Voir Lettre d’une habitante de Mirereni).

Mais en allant plus loin, c’est depuis l’enfance que cette habitante de 40 ans remonte ses souvenirs douloureux, voire depuis deux générations. Un grief que les Combaniens pourraient à coup sûr tenir. Elle évoque un « mépris institutionnalisé » envers ce village de la commune de Tsingoni. Le 1er adjoint au maire lui même nous avait expliqué que le village de Mirereni souffre d’un sous-développement en infrastructures, et convoque l’Histoire pour expliquer ces bagarres, avec un village de Combani peuplé par des Grands-comoriens, alors que Mirereni abriterait plutôt des Anjouanais.

Des violences inouïes contre les véhicules de gendarmes sur zone à Combani

Le jugement du prophète

Mohamed Bacar, qui en est à son deuxième mandat, nous faisait part ce dimanche, des démarches entreprises pour calmer un conflit qui paralyse le centre de l’île, « malgré l’implication des élus locaux, le drame a eu lieu car des personnes sont agressées, des maisons sont brûlées, des voitures sont caillassés et incendiées. Conséquences. Les pompiers et le SMUR refusent d’intervenir sur le territoire de Combani et Mirereni. »

Et sur le déséquilibre d’investissement au détriment de Mirereni, s’il juge que ce n’est pas le seul sujet, il reste prégnant dans ses explications : « Les gens de Miréréni veulent une reconnaissance, du respect et des biens matériels. » Il assure que des programmations sont prévues, « nous allons doter Mirereni d’infrastructures de première nécessité. »

En attendant, il en appelle à la religion pour apaiser les esprits (voir Les explications de Mohamed Bacar), dont « Le prophète nous apprend que parmi les sept catégories de personnes dont Dieu ne voudra même pas leur adresser le regard le Jour du Jugement Dernier, il y a celle qui maltraite son voisin jusqu’à se faire détester par ce dernier ».

Le maire appelle à changer les comportements pour que le calme revienne sur la commune : « Nous savons que des adultes, d’un côté comme de l’autre prennent part à ces conflits et considèrent ces délinquants comme des héros. Ces personnes leurs apportent assistance et matériels. Entre temps, c’est la population qui souffre beaucoup de situation infernale. Il est temps de mettre terme à ce conflit, d’un côté comme de l’autre puisqu’au delà des dégâts matériels (véhicules et maisons incendiées) et humains (agressions), ce sont surtout des traumatismes psychologiques et mentaux chez les populations. Des familles, des amis, des collègues se sont aussi déchirés parce qu’il s’agit bien des proches qui se battent entre eux. Les commanditaires entre temps sont restés loin de tout ça. Il y a eu trop de victimes, trop de blessures. Les dégâts sont aussi immenses et indéchiffrables.
Je formule donc le vœu que le calme, la paix et la sérénité regagnent les cœurs des uns et des autres et que les usagers de la commune puissent de nouveau se déplacer, se rencontrer, vaquer à leurs occupations en toute sécurité. Nos enfants ont besoin d’aller à l’école pour apprendre pour devenir à leur des hommes et des femmes responsables. Tout cela ne sera pas possible si de chaque côté on ne prend pas ce problème à bras le corps en rejetant cette violence absurde qui ne fait qu’empoisonner nos vies. La politique politicienne est terminée. »

Anne Perzo-Lafond

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