Pas d’obstacle à la démolition de Barakani à Koungou juge le tribunal administratif

Et de trois pour Koungou qui voit les opérations de démolition d'habitat insalubre se mener les unes après les autres. Prévues de longue date en opération ANRU ou en aménagement d'installations publiques comme c'est le cas à Barakani. La justice administrative suit sous réserve que les conditions de la loi ELAN sont remplies.

Après l’emblématique Talus 2 et Longoni, il s’agit du 3ème arrêté préfectoral concernant la commune de Koungou. Le quartier insalubre de Barakani, dont nous évoquions le sort la semaine dernière, est situé non loin du dispensaire de Koungou. Sur ce terrain du conseil départemental, le syndicat mixte « Les eaux de Mayotte » a pour projet de construire une station d’épuration. Il a donc sollicité la commune et la préfecture qui a pris un arrêté dans le cadre de la loi ELAN le 12 avril 2023. Une opération prévue de longue date qui bénéficie des moyens supplémentaires en encadrement sécuritaire de l’opération Wuambushu.

Homme avec un noeud de papillon
Gil Cornevaux, président du tribunal administratif de Mayotte, saisi en référé

Sur les trente cases qui composent l’ensemble jugé insalubre par l’ARS Mayotte, et fortement insécuritaire par la gendarmerie qui relevait « de nombreux troubles à l’ordre public », deux familles avaient déposé un recours, estimant l’offre de logement sous dimensionnée pour eux et leurs 9 enfants. Jugé la semaine dernière en référé (en urgence), le délibéré est tombé ce vendredi. Il rejette l’argument des familles, argumentant que des solutions de relogement ont été proposées à l’ensemble des familles des requérants, « sans que ces derniers n’y donnent suite ».

Ce qui pourrait confirmer que la démolition de Talus 2 validé par la juridiction administrative, puisse servir de jurisprudence, libérant les tractopelles pour les suivantes, sous condition qu’il y ait proposition de relogement par la préfecture – et que les preuves en soient délivrées au tribunal – que la scolarisation des enfants à proximité et le stockage des biens et meubles des familles, soient effectifs, le temps de la reconstruction de logements en dur. Ce qui ne laisse pas de champ libre au tribunal correctionnel, déclaré incompétent en appel lors des recours de Talus 2.

« En voyant que les logements étaient détruits à Talus 2, une partie des occupants des cases de Barakani a accepté les relogements que nous proposions, les autres les ont

RHI, relogement, Mayotte
Une dizaine de familles relogées provisoirement à Hamachaka

démontées pour reconstruire ailleurs », nous indiquait-on du côté de la mairie de Koungou.

Huit arrêtés avaient donc été pris par le préfet, et huit doivent suivre, avait-il indiqué.

Anne Perzo-Lafond

Partagez l'article :

Subscribe

spot_imgspot_img

Les plus lus

More like this
Related

La stratégie de l’État pour sortir Mayotte de la crise de l’eau d’ici 2027

Face à une pénurie chronique, l’État engage un plan quinquennal pour garantir un accès équitable à l’eau potable et à l’assainissement.

Vie chère en Outre-mer : le projet de loi a été présenté ce mercredi en Conseil des ministres

Le projet de loi pour lutter contre la vie chère dans les Outre-mer était présenté lors du dernier Conseil des ministres avant la pause estivale. Il doit être examiné en séance au Sénat les 29 et 30 septembre prochains avant de l’être à l’Assemblée nationale.

Le Colonel Patrick Clerc va prendre ses nouvelles fonctions à la tête du SDIS 976

Nommé officiellement à compter du 1er août 2025, le Colonel Patrick Clerc prendra ses fonctions à la direction du Service Départemental d’Incendie et de Secours de Mayotte (SDIS 976). À peine arrivé sur le territoire, ce mardi 29 juillet, il pose les bases de son action avec volonté d’écoute et l’ambition de renforcer les liens avec les partenaires locaux.

Un coup d’accélérateur pour les jeunes entreprises mahoraises des quartiers

Un nouveau programme vise à soutenir les entrepreneurs des QPV mahorais grâce à un accompagnement intensif et entièrement pris en charge.