Pas question de faire du changement de statut de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH), une mesure technique traitée dans un bureau. Tous les partenaires de cette maison avaient choisi de se réunir ce mardi matin. Le département avec son président, la préfecture avec le préfet, la vice-recteur, la caisse de sécurité sociale et l’ARS étaient ensemble pour signer la convention qui ajoute officiellement le «D» à la MPH.
«Maintenant, il y a le ‘D’ de département mais aussi le ‘D’ de ‘droit commun’. Et avant même que tous les dispositifs de droit commun destinés aux personnes handicapées et aux personnes âgées soient applicable à Mayotte, on a voulu disposer d’une structure comme il en existe partout ailleurs», explique Issa Issa Abdou, le 4e vice-président du département, chargé des affaires sociales.
«Avec cette cérémonie, on a voulu marquer le coup pour montrer qu’on a une vraie considération pour les personnes handicapées et les personnes âgées qui ont longtemps été laissées de côté. Le droit commun c’est aussi dire qu’on a cette considération-là».
Des dispositifs à mettre en place
En métropole, ces structures ont vu le jour en 2005 sous forme de GIP mais il a fallu attendre les années 2010-2012 pour que l’ordonnance étendant l’action sociale à notre département soit publiée, permettant à la MPH de commencer à fonctionner. Désormais, tous les acteurs de la MDPH sont prêts à faire fonctionner la structure sur le modèle national. Elle va pouvoir pleinement jouer son rôle de guichet unique chargé de l’accueil et de l’accompagnement des personnes handicapées et de leurs proches. La MDPH a également pour objectif de sensibiliser les personnes sur les problèmes liés au handicap.
Mais cette «harmonisation» avec le statut national n’est qu’un début et on attend encore beaucoup des politiques -et en particulier des parlementaires- pour faire avancer les intérêts des personnes en situation de handicap à Mayotte. «Il y a quelques jours, nous étions à Paris pour faire le premier bilan de Mayotte 2025 et on nous parlait de la mise à plat des dispositifs concernant le social à l’horizon 2020. Nous avons demandé que dès 2017, ils soient applicables ici. Pourquoi attendre 2020?», demande Issa Issa Abdou.
«Ne plus avoir peur»
Le vice-président sait bien que les réticences sont nombreuses. Car une telle transposition impliquerait la mise en place de cotisations sociales nouvelles pour les entreprises. La crainte porte aussi sur la capacité du département à pouvoir supporter sa quote-part financière dans ces dispositifs. «On nous dit qu’il y a toujours du travail, en particulier sur les finances du département mais aussi pour mesurer l’impact d’une telle mesure sur le plan local concernant le coût de la vie. Nous, nous disons qu’il ne faut plus avoir peur. Il faut y aller!» affirme Issa Issa Abdou.
Et le département compte faire preuve de volontarisme sur l’insertion des personnes en situation de handicap dans notre société: «Le droit commun, c’est aussi beaucoup de mesures pour le quotidien de ces personnes. C’est par exemple adapter les bâtiments publics ou faire en sorte qu’il y ait une organisation des files d’attentes pour qu’elles n’aient plus à attendre. Il faut leur faciliter la vie».
Le changement de politique se veut donc très clair et l’implication du département veut qu’il soit perceptible par les personnes concernées. «La cérémonie de ce matin, elle était à l’image de virage. C’est important», conclut Issa Issa Abdou.
RR
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