Le bilan d’activité de la Banque des Territoires est plutôt bon sur 2024, avec une « dynamique de ses prêts sur Livret A à La Réunion et à Mayotte en faveur de la transformation écologique et de la cohésion sociale ». Au total 350 millions d’euros de financements ont été réalisés à La Réunion et à Mayotte en 2024, dont 100 M€ de financements de projets dans notre département sur les enjeux prioritaires d’aménagement, de construction de logements et de mobilité, « une année record », indique la Banque des Territoires. Et ceci « grâce à une offre de financement long terme attractive, indexée sur le taux du Livret A. »
Il faut comprendre que, grâce à notre épargne, ces prêts peuvent être consentis. Chaque mois, les banques transfèrent à la Caisse des Dépôts près de 60 % des dépôts du livret A des particuliers. Ces sommes sont centralisées au sein du « fonds d’épargne » gérés par la Banque des Territoires. Parmi ces sommes récoltées, une partie servent à prêter à des taux privilégiés de long ou très long terme (en moyenne 35 ans, jusqu’à 80 ans), pour des grands projets territoriaux : financement du logement social, opérations de renouvellement urbain ou encore des infrastructures durables pour les collectivités locales, rénovation thermique de bâtiments publics, etc.
Les sommes restantes sont placées dans des actifs financiers qui rémunèrent l’épargne et garantissent sa liquidité en cas de retrait des épargnants. L’épargne liquide et de court terme permet donc la réalisation de projets d’utilité sociale de long terme, « un modèle unique en Europe », souligne le financeur.
Les prêts ont particulièrement concerné les projets d’eau et d’assainissement des intercommunalités.
Depuis 5 ans, la Banque des Territoires a financé 2 milliards d’euros de projets à La Réunion et à Mayotte, en prêt, en investissement et en ingénierie, pour des routes, l’eau, les déchets ou le premier téléphérique urbain des DOM à Saint-Denis.
La (re)construction de Mayotte s’invite au programme

Dans le cadre du plan stratégique 2024-2028, la Banque des Territoires mobilisera sur la période 90 milliards d’euros autour de 16 mesures phares.
Les 350 M€ de financements de projets en 2024 à La Réunion et à Mayotte se décomposent en : 265 millions d’euros de prêts signés pour le logement social, 70 millions d’euros de prêts signés pour les collectivités locales, 6 millions d’euros engagés en fonds propres, 8 millions d’euros de financements pour les professions juridiques, et 28,1 millions d’euros engagés pour le compte de l’Etat au titre de France 2030.
Outre l’objectif de cohésion sociale, Nicolas Blanc, directeur régional Réunion-Océan Indien explique viser l’adaptation des territoires au changement climatique : « L’été austral 2024/2025 a été exceptionnel avec les deux cyclones qui ont très durement frappé Mayotte puis La Réunion et nous sommes pleinement mobilisés pour accompagner ces deux territoires dans leurs opérations de reconstruction ».
Premier financeur du logement social, essentiellement sur ressources du Livret A, la Banque des Territoires a permis à La Réunion et à Mayotte l’acquisition et la construction de 2.168 logements ainsi que la réhabilitation de 353 logements sociaux, la répartition entre les deux départements n’est pas mentionnée. Et malgré le frein qu’est le déficit de disponibilité d’espaces fonciers à aménager. Un prêt de 33 millions d’euros a été octroyé à l’Établissement public foncier de Mayotte (EPFAM) pour l’aménagement de la ZAC de Dembéni-Tsararano. La Banque des Territoires finance notamment le syndicat des eaux à Mayotte (LEMA), et le transport en commun en site propre Caribus de ma CADEMA.
Dans le programme Edurenov, elle s’engage à accompagner les maires dans la rénovation de 10.000 bâtiments scolaires en France, en insistant sur les deux départements sur le confort thermique et la résorption des îlots de chaleur. Un cadre qui pourrait correspondre à la restauration des écoles après le cyclone Chido à Mayotte « grâce au prêt catastrophe naturelle », indique le communiqué.
La baisse du taux du Livret A à 2,4% au 1er février, pourrait encore booster la machine sur 2025, alors que Mayotte est en grand besoin de réparation. Un taux plus bas permet en effet de réduire le coût des emprunts, rendant les projets plus abordables.
A.P-L.