Les Comores ont démarré depuis ce mardi 29 octobre une nouvelle campagne de vaccination contre le choléra à Ngazidja (Grande Comores) pour contenir l’épidémie après la montée du nombre de cas depuis le 14 septembre dernier. « C’est une campagne de six jours et qui va ainsi prendre fin le 5 novembre prochain », a souligné le secrétaire général du ministère de la Santé, Dr Ben Imane.
A ce jour, le pays a noté un taux de couverture global de près de 50% mais à la Grande Comores, les citoyens ne se sont pas bousculés à l’occasion de la grande campagne lancée il y a 5 mois pour contenir la maladie. L’épidémie avait fait rage au premier semestre 2024 avec un total de « 111 morts » en mai dernier dont environ 90 décès enregistrés dans la seule île de Ndzuani (Anjouan).
La nouvelle campagne vise les deux régions touchées de la Grande Comores mais aussi une bonne partie des zones où le taux de vaccination est jugé faible. Par contre, à Moheli et à Anjouan, la vaccination a connu un succès relatif puisque près de 65% de la population est déjà vaccinée. «L’idée est de pousser les gens à se faire vacciner surtout à Ngazidja pour atteindre un taux de couverture national de 80% », a ajouté Dr Ben Iman qui annonce «l’intensification des mesures d’hygiène» dans les zones vulnérables et dont les risques de propagation de l’épidémie restent élevés.
Une maladie endémique aux Comores
Des agents ont été déployés dans les régions, munis de kits de vaccination. Les autorités sanitaires comoriennes visent notamment les écoles et les autres lieux à forte affluence pour toucher le maximum de citoyens. Une campagne de sensibilisation avait démarré dans les médias bien avant le démarrage des opérations de vaccination supervisées par de nombreux agents de santé communautaire et avec le soutien technique du bureau de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Le choléra est devenu une maladie endémique aux Comores depuis plus 30 ans. Le pays a connu de nombreux épisodes tragiques surtout en 1998 et en 2003 avec plusieurs centaines de décès. De nombreux médecins interrogés estiment que l’épidémie ne sera jamais circonscrite tant que le pays ne prend pas des mesures durables pour lutter contre l’insalubrité publique en créant suffisamment les conditions d’approvisionnement de l’eau potable et d’accès à des infrastructures hydrauliques sur l’ensemble du pays.
A.S.Kemba, Moroni