Habitat insalubre, montée des eaux : la CCPT et la DEALM sur le terrain à Pamandzi

Un état des lieux des quartiers de Petite-Terre, plus particulièrement de Pamandzi, a été dressé vendredi dernier par le président de la Communauté de communes de Petite-Terre, et par le maire de Pamandzi, qui accueillaient les services de la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Mayotte (DEALM).

Plusieurs points à l’ordre du jour des visites des quartiers Oussinet et Vieux Pamandzi. Tout d’abord, l’insalubrité des logements, et Abassi Archadi, président de la Communauté de communes de Petite-Terre (CCPT), faisait part de ses préoccupations aux représentants de la DEALM : « Cela fait deux ans que l’on se bat pour la réhabilitation de ce quartier. L’objectif de cette rencontre est que vous, les services de l’Etat, preniez en considération nos doléances, pour améliorer la qualité de vie des habitants. »

Les opérations de réhabilitations répondent à des dispositifs très cadrés. Le plus connu est le NPRU (Nouveau Programme de Rénovation urbaine), qui finance avec des enveloppes nationales 4 quartiers prioritaires à Mayotte : Kawéni, Majikavo Koropa, et la Vigie d’une part du côté Dzaoudzi et d’autre part, du côté Pamandzi. Les deux quartiers visités de Pamandzi n’en faisant pas partie, il fallait envisager des solutions adaptées pour améliorer l’environnement des habitants.

La première est la mise en place d’une opération de résorption de l’habitat insalubre (RHI). Elle impliquerait un relogement temporaire des habitants concernés, afin de permettre la reconstruction ou la réhabilitation des logements jugés insalubres ou dangereux. « Cette approche apporterait une solution complète visant à améliorer les conditions de vie des résidents tout en revitalisant le quartier », soulignent les responsables de la CCPT.

Du RHI, une OPAH ou une OGRAL…

La carte des chantiers à mener

En complément du RHI, une seconde option est proposée : une opération programmée d’amélioration de l’habitat et de renouvellement urbain (OPAH-RU). Un dispositif de réhabilitation de logements ou d’immeubles dégradés visant à favoriser l’attractivité. Il permet d’obtenir des aides financières sous conditions, et un accompagnement en termes de conseil vers le meilleur montage financier en faveur de la réalisation de travaux d’amélioration de l’habitat. L’OPAH-RU pourrait alors être portée par la CCPT, en partenariat avec l’Etat. Il s’agit donc de rénovation de logements existants « tout en intégrant des travaux de rénovation énergétique », précise la communauté de communes. « Elle répondrait ainsi aux besoins de modernisation des habitations tout en s’attaquant aux enjeux de la transition énergétique, en réduisant la consommation d’énergie et permettrait une mise aux normes des bâtis pour répondre aux aléas ».

Enfin, la dernière option évoquée serait une Opération Groupée d’Amélioration Légère de l’habitat (OGRAL), qui vise à lutter contre l’insalubrité diffuse et spontanée.

Un travail conjoint entre la CCPT et la DEALM est en cours pour étudier les dispositifs mobilisables les plus adaptés.

Submersion « plus qu’inquiétante »

Traces de submersion de la nuit précédente

La visite dans ce quartier a été l’occasion de se rendre dans un logement incendié où résidaient une vingtaine de personnes. Une solidarité des habitants s’est mise en place, saluée par le maire de Pamandzi qui a également remercié la Croix-Rouge pour  son implication en faveur de « ces familles pauvres qui ont tout perdu ». A ce jour, les habitants ont été relogés, mais ils ont fait part de leur impatience de voir le quartier rénové.

Deuxième grosse problématique cette fois propre à Petite-Terre, l’envahissement par l’eau de mer.  L’île a eu à subir l’enfoncement lors de la vidange de la chambre magmatique du volcan sous-marin de près de 20 cm, qui se combine à la montée du niveau de la mer. Avec les grandes marées, le front de mer a justement été victime au cours de la nuit d’une montée des eaux qualifiée de « plus qu’inquiétante », par le président de la CCPT. S’appuyant sur une vidéo de la submersion du front de mer, il a évoqué « un besoin urgent d’une étude de sécurisation de la digue ». Et a reçu des garanties de prise en compte de cette demande par la DEALM.

Des opérations qui sont toutes longues à mener au bout, il va donc falloir toute la ténacité des élus pour tenir le cap.

A.P-L.

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