C’est l’aboutissement de plusieurs années de travail entre l’APAJH et l’ADSM concrétisées par la fusion de ces deux entités en une seule, car comme l’explique désormais l’ex-président de l’ADSM, Laïdine Chamassi, quand il a récupéré la présidence de l’association la situation était critique. « Quand je suis arrivé en 2018, la situation financière mais aussi structurelle de l’association étaient compliquées et très difficiles. Il y avait eu une mauvaise gestion plusieurs années auparavant, notamment des dépenses qui n’avaient pas été financées ce qui a considérablement endetté l’association. Heureusement après plusieurs discussions avec les représentants de l’APAJH, l’idée est venue de travailler en partenariat avec eux afin qu’ils nous aident à remonter la pente. Sans cet appui et un soutien financier, sous forme d’aides et de subventions, de l’ARS de Mayotte nous aurions sans doute dû mettre la clé sous la porte ».
Une fusion en réflexion depuis plusieurs années déjà
L’objectif de cette fusion est ainsi d’améliorer la prise en charge des personnes suivies et accompagnées par l’ADSM, dont beaucoup sont mal voyantes ou avec de forts problèmes d’audition. « C’est dans l’intérêt des adhérents afin de leur offrir un meilleur service », insiste Laïdine Chamassi. Aussi cette fusion qui a été faite administrativement et juridiquement le 1er juillet dernier est le fruit d’une réflexion et d’une volonté commune. « J’ai souhaité faire un déplacement pour être sur site à ce moment-là. Nous sommes arrivés le 30 juin au matin… La cérémonie d’aujourd’hui est l’occasion d’entériner officiellement cette fusion mais aussi de passer un moment convivial avec les différents administrateurs et les collaborateurs », explique le président de l’APAJH.
Discrets, Jean-Louis Garcia et Laïdine Chamassi sont les principaux artisans de cette fusion. « Je suis venu plusieurs fois à Mayotte ces dernières années dans le cadre de mon engagement dans le milieu associatif. En 2016, j’avais rencontré l’ancienne présidente de l’ADSM avec qui nous avions échangé lors d’une réunion. Elle m’avait fait part de la situation de l’association…À partir de là je me suis dit qu’il fallait les aider et les accompagner. Pour cela nous les avons soutenus et aidés en mettant à leur disposition des expertises techniques et des procédures développées par l’APAJH. C’était un travail de collaboration très constructif. Suite à cela, l’ADSM a décidé d’aller plus loin et d’envisager une fusion avec notre fédération ».
Arrivé en 2018 à la tête de l’association Laïdine Chamassi a continué d’œuvrer dans ce sens. « Tout le monde voulait aller dans la même direction dès le début, il n’y a ainsi eu aucun accroc au niveau des conseils d’administration des deux structures, ni au niveau des différentes assemblées générales organisées, raconte-t-il. Et ce d’autant plus que la réputation de l’APAJH était très bonne ». La structure qui va désormais s’appeler Établissement APAJH Pôle sensoriel ADSM va compter près 180 salariés sur toute l’île et disposera de locaux flambants neufs en Petite-Terre notamment, en plus de ceux de Mamoudzou, de Dembeni et d’autres dans le Nord.
Aussi comme le souligne Jean-Louis Garcia, cette nouvelle entité ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et il avoue avoir quelques projets à court terme pour l’île aux parfums. « Nous avons répondu à un appel à projet concernant la création d’un internat pour polyhandicapés à Mamoudzou de 40 places, nous attendons prochainement la réponse. Mais surtout nous allons ouvrir dès le mois d’août 2 établissements, dont une unité d’enseignement élémentaire pour autistes à Mamoudzou », se félicite le président de l’APAJH. Mais ce n’est pas tout pour ce retraité infatigable qui projette également de créer un Établissement et service d’aide par le travail (ESAT) prochainement. « L’idée serait de lancer le projet d’ici la fin de l’année 2024 ».
B.J.